Peu de temps avant de couper le ruban avec ses homologues libéraux et le maire, Marc Demers, la ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, a été accueillie par plus de 130 employés municipaux lavallois composés, entre autres, de policiers, cols bleus, cols blancs et pompiers manifestant contre le projet de loi 3 devant la prison de la montée Saint-François.
Le bâtiment, construit en 1961, et occupé par les Services correctionnels du Québec depuis le 1er avril, hébergera progressivement des personnes incarcérées ayant une peine de deux ans moins un jour, dès le 20 octobre. La capacité d’accueil passera de 481 à un maximum de 775 détenus et comptera sur un effectif de près de 400 employés.
«Puisqu’on a un problème de surpopulation carcérale, c’était une solution très importante, car ça permettra de désengorger Montréal et la Rive-Nord», a indiqué la ministre Thériault.
L’aménagement de chaque aile se fera graduellement sur une période de trois ans. À terme, certaines cellules comprendront deux lits. Des rénovations ont été apportées au courant de la dernière année et d’autres s’ajouteront pour rendre le centre à niveau du point de vue de la sécurité. Le réaménagement se fera au coût de 21 M$, incluant notamment la formation du personnel et la mise en place des services à offrir aux personnes incarcérées.
Mesures de sécurité
Lise Thériault n’a pas voulu se prononcer sur les détails entourant les mesures de sécurité de l’établissement, en lien avec les recommandations du ministère de la Justice dans le rapport Bouchard qui sera rendu public dès le mois d’octobre.
Elle a toutefois laissé savoir qu’on y trouvera des caméras infrarouges, des détecteurs de métaux, en plus d’avoir une zone d’exclusion permanente aérienne pour éviter les évasions, comme a connues la prison d’Orsainville, cet été. Un droit acquis pour l’établissement lavallois, étant donné que le gouvernement fédéral détenait déjà cette mesure de sécurité auparavant.
«Dans les centres de détention du Québec, nous avons demandé à avoir ces exclusions depuis les événements du mois de juin, a ajouté la ministre. Nous les avons pour la majorité d’entre eux.»
Elle a également assuré que les compressions budgétaires du gouvernement ne compromettraient pas la sécurité publique. «Nous avons des augmentations de clientèle dans les centres de détention et nous ne pouvons pas faire de compromis, a-t-elle souligné. Nous avons embauché beaucoup d’agents correctionnels au cours des cinq dernières années.»
Le ministère de la Sécurité publique possède un budget annuel de 1,4 milliard de dollars. Au cours des prochaines années, 4 autres centres de détention verront le jour, s’ajoutant aux 19 actuels de la province.
L’entente de location de l’établissement, conclue entre les deux paliers gouvernementaux, est pour 10 ans avec une option de renouvèlement de 5 ans, si Québec décide de ne pas devenir propriétaire.
Rappelons que le pénitencier fédéral Leclerc avait fermé ses portes il y a un an en même temps que l’établissement de Kingston, en Ontario, car il était jugé vétuste par le gouvernement conservateur.