Selon une nouvelle note de recherche émise la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), 85 % des chefs d’entreprise du Québec affirment que l’inflation a un impact sur leurs affaires.
En effet, les propriétaires de PME ont dû augmenter leurs prix (73 %) et travailler plus d’heures pour alléger leurs coûts de main-d’œuvre (52 %) pour compenser l’inflation.
Certains ont également réduit temporairement leurs marges bénéficiaires afin de rester concurrentiels (38 %), tandis que d’autres ont ralenti leurs investissements et leurs prévisions de croissances (29 %).
«Pour faire face à cette hausse des coûts et survivre, les petites entreprises sont obligées de trouver des solutions, a déclaré François Vincent, vice-président pour le Québec de la FCEI, par voie de communiqué. Mais elles n’augmentent pas leurs prix de gaieté de cœur, parce que bien souvent, cela leur fait perdre des clients.»
Il estime que le gouvernement du Québec doit adopter des mesures pour aider les entrepreneurs, ainsi qu’assurer «la reprise des PME et la croissance de notre économie».
Diminuer le fardeau fiscal
La FCEI a également demandé aux dirigeants d’entreprise comment le gouvernement du Québec pourrait les aider.
Parmi les répondants, 82 % des PME ont réclamé une réduction des taxes sur la masse salariale, tandis que 83 % aimeraient bénéficier d’un gel des coûts relatifs à l’administration gouvernementale, tels que les permis, licences, registres et autres.
«C’est au Québec que les taxes sur la masse salariale sont les plus élevées au Canada, ajoute Francis Bérubé, directeur des affaires provinciales pour la FCEI. À titre de comparaison, l’écart est de 27 % de plus ici qu’en Ontario. Il y a donc là une la marge de manœuvre pour aider les PME qui subissent des augmentations de coûts de partout.»
Il fait aussi remarquer que cela «serait gagnant pour les citoyens, car la première chose que feraient les propriétaires de PME s’ils bénéficiaient d’une telle diminution serait d’augmenter la rémunération de leurs employés».
Notons que les plus petites entreprises des secteurs des services et de la construction sont les plus défavorisées par la hausse de l’inflation. Celles-ci n’ont pas accès au taux d’impôt réduit pour PME et doivent payer un taux 259 % plus élevé.
Tarif d’électricité
La FCEI précise d’ailleurs que 87 % des PME jugent que la soumission annuelle d’Hydro-Québec au processus de la Régie de l’énergie est la meilleure mesure pour réduire l’impact de l’inflation sur leur entreprise.
Le regroupement a ainsi appelé le gouvernement à un gel des tarifs d’Hydro-Québec, tant qu’elle ne se sera pas soumise à un exercice rigoureux devant la Régie de l’énergie pour ne pas accabler davantage les consommateurs et les entreprises déjà fortement touchées par les hausses de coûts. (N.P.)