Déjà décidés à opter pour une option verte lors du changement de leurs véhicules, un couple Lavallois a profité des subventions municipale et provinciale pour économiser 10 600 $ par voiture.
«Voici la raison principale, a dénoté Valérie Mongrain, résidente de Chomedey, en pointant la feuille d’information de sa nouvelle Nissan Leaf qui indiquait zéro gramme de dioxyde de carbone par kilomètre. En plus, l’électricité est produite au Québec. C’est de l’énergie locale, propre et abordable.»
Le gouvernement provincial a fourni 8000 $ par voiture et 600 $ par borne de recharge, tandis que Laval a octroyé 2000 $ supplémentaires par moyen de transport.
«Nous n’étions pas certains jusqu’à quand le financement de la Ville allait être disponible, a ajouté la mère. Ça nous a poussé à agir vite.»
La voiture compacte, débutant à 36 000 $, pouvait donc être acquise pour 26 000 $, un rabais de 28 %.
Luxe
Son conjoint, Alexandre Lebel, a plutôt opté pour le modèle 3 de Tesla. «Ce n’était pas nécessaire, mais je me suis gâté, a-t-il indiqué. Nous avons ajouté beaucoup d’options, dont l’autonomie prolongée et les quatre roues motrices.»
Avec ces additions, la familiale routière reçue en novembre et pouvant parcourir tout près de 500 km leur a coûté plus de 65 000 $.
«On obtient des surprises à l’occasion, précise le Lavallois. Il y a quelques jours, une mise à jour a ajouté 5 % de puissance, à distance. Il y a quelques semaines, c’était un mode <@Ri>Animal de compagnie<@$p> qui laisse savoir aux passants la température dans l’habitacle et que le propriétaire sera bientôt de retour.»
Les résidents ont délaissé des voitures en fin de vie utile, l’une datant de 2004 et ayant cumulé 320 000 kilomètres et beaucoup de rouille.
Compromis
Ceux-ci ont choisi de n’avoir que des véhicules rechargeables, mais ils proposent à d’autres une demi-mesure. «La voiture électrique est plus que suffisante pour les déplacements quotidiens, a défendu Valérie Mongrain. Il est toujours possible de garder sa voiture à essence pour les voyages de longue distance.»
«Les subventions rendent possible pour une famille moyenne l’achat d’une voiture électrique.»
– Valérie Mongrain
Économie
La facture lors de l’achat fait reculer plusieurs citoyens. Pourtant, le couple assure que l’argent sauvé en essence annuellement est significatif.
En se basant sur un déplacement moyen de 15 000 kilomètres par année, avec des coûts de 1,25 $ par litre pour l’essence et 0,09 $ par kilowattheure pour le courant, le duo prévoit une économie de 1000 $ par année par véhicule. Ce qui leur coûtait plus de 1300 $ en carburant leur coûtera environ 270 $ en électricité.
Améliorations
Un aspect décourageant pour l’achat d’une voiture électrique est l’incertitude face à l’aide financière. En effet, pour recevoir les fonds de Ville de Laval, il faut avoir confirmé l’achat, mais la subvention cesse quand le budget est épuisé.
«On reste dans le flou, a mentionné la chercheuse à l’Hôpital Sacré-Coeur. Après deux mois de démarches, c’est un coup de gambling.»
La Ville votera en mai à savoir si le financement sera reconduit. Le gouvernement fédéral a également annoncé dans son budget une aide pouvant atteindre 5000 $, sans précision sur l’entrée en vigueur.
Un autre problème demeure la rareté des équipements de recharge. Si la Nissan Leaf peut trouver de la batterie à près de 70 endroits sur l’île Jésus, le modèle 3 de Tesla aura plus de difficulté, lui qui n’est pas compatible avec les bornes à recharge rapide. Pourtant, les autres modèles de Tesla peuvent compter sur le Circuit électrique, en plus de 20 bornes spécifiques au fabricant américain.
L’employeur du Lavallois a installé deux bornes de recharge qu’il partage avec quelques collègues, un incitatif intéressant pour l’ingénieur mécanique.
Mythes
Les deux citoyens responsables ont fait face à la résistance de leur entourage.
«Certains nous ont demandé si nos voitures pouvaient dépasser les autres véhicules sur l’autoroute, a raconté Valérie Mongrain. Pourtant, c’est l’une des voitures les plus puissantes que j’ai vues.»
Leur fils, bientôt en âge d’acheter sa voiture, a d’ailleurs été convaincu lors d’un essai routier. «Il associait le bruit à la capacité du moteur, a complété son partenaire. Il a compris qu’elle a quand même du coffre malgré le vrombissement subtil.»