L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec (OMVQ) a dévoilé son premier portrait démographique de la profession dans la province.
«Depuis plusieurs années – et ça s’est amplifié avec la pandémie, il y a un phénomène de pénurie de médecins vétérinaires, assure le Dr Gaston Rioux, président de l’OMVQ. Les clients ont plus de difficulté à avoir des rendez-vous. On le savait globalement, mais ce portrait démographique nous offre une première base de données sur le milieu.»
On y découvre que 2701 médecins vétérinaires pratiquent et que 71% d’entre eux sont des femmes. Cette surreprésentation est encore plus importante chez les tranches d’âge de 20 à 34 ans et de 35 à 44 ans pour lesquelles 81% des vétérinaires sont des femmes.
On note aussi que 114 médecins vétérinaires pratiquent à Laval, ce qui représente 4% de la main-d’œuvre au Québec.
«Au Québec, nous avons environ 0,3 médecin vétérinaire par 1000 habitants, détaille Dr Rioux. Dans d’autres pays industrialisés du même niveau économique, il y a environ 0,5 médecin vétérinaire pour 1000 habitants. Ça signifie qu’il nous manque jusqu’à 800 vétérinaires. C’est quand même majeur.»
À Laval, le ratio pointe à 0,25 médecin vétérinaire par 1000 habitants, ce qui est sous la moyenne provinciale. Il manquerait 112 vétérinaires pour atteindre le seuil souhaité.
Déplacements
L’un des autres constats marquants de ce portrait démographique concerne les changements d’établissement de pratique des vétérinaires. Au cours des 5 dernières années, 1121 médecins vétérinaires ont effectué au moins un mouvement du genre.
Dans la région lavalloise, 131 vétérinaires ont changé de lieu de pratique durant cette même période. 56 sont arrivés, 55 ont quitté et 20 se sont déplacés à l’interne, si bien que le bilan demeure dans le positif (+1).
«Ça pose problème et c’est une information majeure pour nous, estime Dr Gaston Rioux. Est-ce que ce sont les conditions de travail, le type de milieu, l’environnement de travail ou l’organisation? Il faut forer et aller voir ce qui a causé ces déplacements.»
Des initiatives ont été mises en place récemment afin de permettre aux vétérinaires d’avoir un éventail de choix de pratique plus important. Ils peuvent notamment travailler auprès d’organismes à but non lucratif pour donner un accès aux services à des personnes ayant de plus faibles revenus plutôt que dans une clinique plus traditionnelle.
«Comme notre mission est la protection du public, il est évident que l’aspect que le médecin vétérinaire soit à l’aise dans son milieu est important, puisqu’il va ensuite offrir un meilleur service à la clientèle», poursuit le président de l’OMVQ.
Notons que la majorité des vétérinaires lavallois (94) s’occupent des animaux de compagnie comme pratique principale. Les services-conseils (10) et la santé publique (3) complètent le top-3. Laval n’est toutefois pas la seule région où il y a un manque au niveau de la variété de la pratique vétérinaire.
Dr Rioux aimerait voir une plus grande diversification des services offerts dans chacune des régions afin d’avoir «des services vétérinaires accessibles» pour toutes les clientèles.
Plans d’action
Le portrait démographique de l’OMVQ permettra désormais de mettre en place divers plans d’action. L’un des défis principaux demeurera une augmentation de la main-d’œuvre pour répondre aux demandes grandissantes de la population.
Présentement, 120 étudiants sont admis à chaque année dans le seul programme de médecine vétérinaire au Québec offert par l’Université de Montréal.
Ce sont 96 d’entre eux qui se trouvent au campus de Saint-Hyacinthe, tandis que 24 nouvelles places sont offertes au campus à distance de Rimouski. Cet ajout avait nécessité un investissement de 400 M$ de la part du gouvernement du Québec.
«C’est certain qu’on ne va pas combler le retard avec 24 étudiants de plus par année et ce serait difficile d’en former davantage. Ça va prendre des actions. Nous travaillons aussi pour aller chercher des médecins vétérinaires à l’étranger. Ce sont des outils supplémentaires qui devraient porter fruit dans les années futures», complète Dr Gaston Rioux.
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