Une étude réalisée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) présente pour la première fois une analyse complète et détaillée des coûts des lésions psychologiques liées au travail au Québec.
Ainsi, sur les six années à l’étude, les 8 325 lésions psychologiques acceptées à la CNESST ont engendré des coûts estimés à environ un milliard de dollars.
Les coûts des lésions psychologiques se composent à 59% de productivité perdue et à 31% de coûts humains.
Éléments analysés
Plus spécifiquement, l’étude analyse les types de lésions psychologiques (dépression, stress post-traumatique, etc.) les plus coûteux, les industries et les professions qui présentent les coûts les plus élevés liés à ces lésions.
Les situations, genres d’accidents ou d’expositions, lors desquels surviennent les lésions psychologiques les plus coûteuses sont également prises en compte.
De plus, l’équipe analyse les facteurs qui contribuent aux coûts élevés de ces lésions.
Faits saillants
Voici quelques faits saillants tirés de l’étude:
- Le stress post-traumatique est la nature de la lésion qui entraine les coûts totaux les plus importants (536 M$), suivi par les troubles d’adaptation (309 M$).
- L’état dépressif constitue la nature de lésion psychologique qui engendre le coût moyen par lésion le plus élevé (217 390 $).
- L’exposition à un événement traumatisant est le genre d’accident ou d’exposition qui engendrent le plus de coûts (364 M$), suivi du harcèlement psychologique (194 M$) et les coups, coups de pied, volée de coups (102 M$)
- Les trois genres d’accident qui génèrent les coûts moyens par lésion les plus élevés sont le harcèlement psychologique (203 150 $), les relations de travail conflictuelles (182 660 $) et les agressions sexuelles, viols (179 820 $).
- L’industrie des soins de santé et assistance sociale (224,2 M$) est celle qui entraîne le plus de coûts liés aux lésions psychologiques. Ceci représente environ 22% de l’ensemble des coûts des lésions psychologiques qui surviennent dans cette industrie. C’est suivi du transport et de l’entreposage (107,8 M$) et les administrations publiques (94,8 M$).
«Les résultats obtenus à partir des données lésionnelles de 2014 à 2019 révèlent une augmentation de 108% du nombre de cas sur cette période et une augmentation de 195% des coûts associés, précise l’auteur principal, Martin Lebeau, économiste à l’IRSST, par voie de communiqué. Ils mettent en lumière l’importance des actions préventives afin d’atténuer cette tendance.»
Il est important de souligner que les coûts estimés ne sont pas les frais et les indemnités versés par la CNESST. Il s’agit plutôt des coûts financiers et humains engendrés par les lésions. Certains de ces coûts sont intangibles.
Ils sont estimés à partir d’une méthodologie développée à l’IRSST. (C.P./IJL)