En 2023, les propriétaires lavallois devront acquitter leur compte de taxes selon les échéances qui prévalaient avant la pandémie.
C’est ainsi que le premier versement devra être effectué en mars prochain et le second en juin. La décision est tombée à la séance du conseil municipal de décembre, les élus du parti au pouvoir ayant rejeté en bloc le report de trois mois tel que proposé par le conseiller municipal de St-Bruno, David De Cotis.
Ce dernier suggérait de repousser pour une quatrième année successive les échéances de mars à juin et de juin à septembre, évoquant la crise inflationniste et les sept hausses du taux directeur décrétées par la Banque du Canada au cours des neuf derniers mois.
«La Ville a démontré au cours des [trois] dernières années qu’elle est capable d’aider ses citoyens en reportant les paiements des taxes», a indiqué l’élu d’Action Laval.
Enjeu de 10 M$
Le maire Stéphane Boyer a fait valoir qu’en reconduisant une telle mesure, la Ville se priverait de 10 M$ en revenus de placement.
«On vient balancer le budget [2023], entre autres, grâce aux revenus d’intérêt qui sont supérieurs cette année par rapport aux années précédentes, a-t-il expliqué, chiffrant à quelque 5 % le taux actuellement en vigueur.
Il a ajouté que si la Ville disposait ces dernières années des liquidités nécessaires pour faire face à ses obligations malgré le report des revenus de taxes de quelques mois, le contexte a bien changé. Pour ce faire, il aurait fallu financer ce manque à gagner en haussant davantage les taxes municipales ou en réduisant dans les services à la population.
M. De Cotis a répliqué en questionnant les choix et les priorités de l’administration Boyer: «On a été élus pour servir les citoyens, pas pour acheter une île de 25 M$; ça, ce n’est pas servir les citoyens.»
L’avis de proposition de repousser de trois mois les échéances de paiement de taxes a été battu à 13 voix contre 7.
Rappelons que les retardataires encourent une pénalité de 5 % qui s’ajoute à un taux d’intérêt annuel de 8,5 % sur les montants en souffrance.