Stimulé par le défi qui l’attend, Joël Bouchard entend inculquer une culture gagnante au sein du Rocket de Laval.
Un poste dans le giron du Canadien de Montréal entraîne généralement beaucoup de pression et d’exigences, mais Joël Bouchard approchera la prochaine saison avec sérénité.
«J’apprécie l’opportunité que me donnent Marc Bergevin et Geoff Molson et je compte en profiter au maximum, soutient d’entrée de jeu le nouvel entraîneur-chef du Rocket. Je prends ça avec beaucoup d’humilité, mais aussi de fierté.»
Le mandat de Bouchard sera principalement de travailler avec les jeunes espoirs de l’organisation pour les préparer à la Ligue nationale. Cependant, le pilote du club-école insiste que les succès de l’équipe ne passeront pas en second plan.
«La philosophie sera de développer des gagnants dans un environnement où les joueurs pourront s’épanouir, affirme-t-il. Mon travail consistera à les préparer autant sur la glace qu’en dehors pour en arriver à des résultats concrets.»
Joël Bouchard s’attend d’ailleurs à ce que cette identité renouvelée charme les amateurs de hockey lavallois et espère un nouvel engouement dans la ville.
La vie à Laval
Joël Bouchard a grandi dans la grande région de Montréal et a établi ses pénates sur la couronne nord depuis déjà quelques années. Il est bien au fait de la réalité lavalloise.
«Je commence à connaître très bien Laval, relate-t-il. Je sais que les gens sont des passionnés de hockey, mais surtout de tout ce qui touche le Canadien, vu la grande proximité entre Laval et Montréal. C’était naturel et positif pour moi de me trouver un emploi ici.»
Pour l’homme de 44 ans, Laval représentait l’endroit parfait où se retrouver. «Je n’ai plus besoin d’aller à Montréal, j’ai tout ce qu’il me faut ici», rigole-t-il. «En plus, J’ai la chance d’avoir la Place Bell comme terrain de jeu, c’est extraordinaire.»
Ce nouvel environnement de travail, à la fine pointe de la technologie, contente au plus haut point Joël Bouchard ajoutant qu’il ne pourrait pas être plus heureux.
Nouveau rôle
Dès son embauche, Joël Bouchard est aussitôt passé en mode saison 2018-2019 avec le Rocket. Plus récemment, il a travaillé avec Marc Bergevin et Scott Mellanby pour les aider à dénicher les meilleurs joueurs autonomes disponibles.
«Je n’ai pas joué de rôle direct dans les négociations proprement dites. C’est plus l’affaire de Scott, a expliqué l’entraîneur-chef. Par contre, j’ai entretenu de nombreuses conversations avec les joueurs. Je leur ai parlé de notre vision des choses et du modus operandi qu’on essaie d’implanter ici.»
Bouchard se compte très chanceux et heureux d’avoir pu aider à mettre sous contrat des joueurs comme Alexandre Grenier, Maxim Lamarche, Morgan Adams-Moisan, Étienne Marcoux, T.J. Melancon, Phélix Martineau et Alex Belzile pour ne nommer que ceux-là.
«Ce sont des gars qui ont décidé de s’investir avec le Rocket. Ils auraient pu aller ailleurs, ils avaient des options, je te le confirme. Mais ils ont choisi d’acheter le projet. C’est une bonne nouvelle.»
«Je ne peux pas parler pour le passé, parce que je n’étais pas là, mais je peux affirmer que cette année, les joueurs veulent venir jouer ici», a-t-il ajouté.
Lamarche et Jevpalovs
Parmi les joueurs énumérés, Joël Bouchard tient à s’attarder sur le cas de Maxim Lamarche, un défenseur lavallois de 26 ans qui a roulé sa bosse dans l’organisation des Flyers de Philadelphie.
Bouchard rapporte qu’il connaît le jeune homme depuis qu’il a l’âge de 15 ans et n’a que des éloges à faire à son égard.
«C’est un jeune que j’aime beaucoup, dit-il. Il est doté de beaucoup d’intégrité et d’une bonne force de caractère. Il a gravi les échelons avec Philadelphie, mais dans cette organisation où il y a beaucoup de bons espoirs à la défense, il n’a pas réussi à se faire rappeler. Pourtant, pour l’avoir suivi, je sais qu’il a travaillé très fort pour tirer son épingle du jeu et se trouver un rôle.»
Puis, Bouchard renouera avec Nikita Jevpalovs, un ailier gauche qui a passé trois saisons complètes avec l’Armada de Blainville-Boisbriand. Après un an dans la KHL, le Letton de 23 ans veut à nouveau tenter sa chance en Amérique du Nord.
«Il fait le sacrifice de quitter sa ville natale (Riga) pour vivre son rêve de jouer dans la Ligue nationale. C’est un partenariat qu’on fait avec lui; c’est à lui de performer à un certain niveau.»
Selon les dires de Bouchard, le style de Jevpalovs s’apparente davantage à l’Amérique du Nord qu’à l’Europe. À sa dernière année dans l’uniforme de l’Armada, il a totalisé 49 buts.
«C’est un joueur complet et j’admire sa façon de jouer. Ceci étant dit, il faudra qu’il vienne ici avec le couteau entre les dents pour mériter son temps de glace et ultimement aller à l’autre niveau.»
Coacher dans la Ligue américaine
Joël Bouchard est lié à la LHJMQ depuis la saison 2008-2009, alors qu’il était l’adjoint à Pascal Vincent avec le Junior de Montréal. Pendant près de dix ans, il a communiqué avec des jeunes âgés de 16 à 20 ans qui apprenaient encore les rudiments du hockey.
Maintenant à la tête du Rocket de Laval, Bouchard estime que l’adaptation à diriger des joueurs professionnels se fera naturellement.
«J’ai joué dans la Ligue américaine (LAH), je sais c’est quoi», explique-t-il. «Je connais exactement tous les embûches qu’un joueur peut éprouver: je me suis fait rétrogradé de la Ligue nationale, je me suis fait rayer de l’alignement, je me suis fait tasser parce qu’ils ont rappelé un autre joueur, j’ai été un joueur dominant dans la Ligue américaine, j’ai été au match des étoiles , j’ai attendu mon tour.»
L’apport de Daniel Jacob
Joël Bouchard retrouvera derrière le banc son acolyte des quatre dernières années avec l’Armada, Daniel Jacob. Selon ses dires, Jacob représente la meilleure personne pour établir l’équilibre.
«Il est extrêmement polyvalent, juge-t-il. Les joueurs l’apprécient grandement puisqu’il contrôle le côté enseignement ainsi que le côté partnership de l’emploi d’entraîneur. C’était naturel de l’amener avec moi ici, à Laval.»
Alexandre Burrows et Marco Marciano complèteront le personnel d’entraîneur du Rocket, qui amorcera sa saison le 6 octobre prochain, à Providence.