Dévoilé hier, le Plan budgétaire du Québec prévoit des baisses d’impôts de 9,2 milliards de dollars au cours des 6 prochaines années.
Il s’agit de «l’une des plus importantes baisses d’impôt de l’histoire du Québec», a déclaré le ministre des Finances, Eric Girard.
Cela se traduit par une baisse de 1 point de pourcentage des deux premiers taux d’imposition. Pour la tranche de revenu imposable de 49 275 $ ou moins, le taux passe de 15 à 14 %, alors que le taux applicable pour le palier de 49 276 à 98 540 $ est réduit de 20 à 19 %.
Jusqu’à 814 $ par personne
Les 4,6 millions de contribuables qui paient de l’impôt au Québec pourront ainsi bénéficier de cet allègement dès l’exercice 2023-2024.
Une personne vivant seule dont le revenu imposable est de quelque 100 000 $ ou plus verra son fardeau fiscal alléger de 814 $.
Selon qu’elles gagnent 80 000, 60 000, 40 000 ou 20 000 $ par année, les personnes seules bénéficieront d’une baisse d’impôt respective de 628, 428, 210 ou 8 dollars.
Couples à revenus égaux
Pour les couples ayant deux revenus égaux totalisant plus de 200 000$, ils sauveront 1627 dollars en impôt. Les couples dont les membres touchent chacun un revenu imposable de 50 000 $ profiteront d’un allégement de 656 dollars. La baisse d’impôt sera de l’ordre de 456 dollars pour les conjoints qui gagnent à deux 80 000 $ et de 256 dollars pour un revenu par ménage de 60 000 $.
Finalement, le couple dont le revenu totalise 40 000 $ n’économisera que 56 dollars.
Cette baisse d’impôt représentera un allègement de 1,7 milliard de dollars par année pour l’ensemble des contribuables imposables au Québec. La moitié de cette somme profitera aux personnes ayant un revenu de 72 500 $ ou moins, soit à environ 3,4 millions de Québécois.
Réduction de la dette
Le ministre Girard a tenu à préciser que l’impôt de 9,2 G$ dont se privera le gouvernement au cours des années à venir «ne se fera [pas] aux dépens des services publics», mais sera plutôt «financé par une croissance plus modérée des versements au Fonds des générations», lequel fonds, rappelons-le, est affecté exclusivement au remboursement de la dette du Québec.
De fait, le gouvernement s’est donné un nouvel objectif de réduction de la dette, qu’il repousse de 10 à 15 ans.
En clair, le poids de la dette nette, qui s’établira à 37,4 % du produit intérieur brut (PIB) au 31 mars 2023, sera réduit graduellement à 30 % du PIB d’ici l’année financière 2037‑2038.
L’objectif est de tendre graduellement vers la moyenne actuelle des provinces canadiennes, le Québec demeurant l’une des provinces les plus endettées au pays.
Bien accueilli
La Fédération canadienne des contribuables (FCC) accueille avec beaucoup d’enthousiasme cet allègement du fardeau fiscal annoncé par le gouvernement Legault.
«Les contribuables les plus imposés en Amérique du Nord ont enfin droit à une baisse d’impôt!» a réagi le directeur pour le Québec à la FCC, Nicolas Gagnon, qui y voit «une excellente nouvelle pour les Québécois qui peinent à joindre les deux bouts face à l’augmentation du coût de la vie».
Militant pour moins d’impôts, moins de gaspillage et plus d’imputabilité au gouvernement, l’organisme citoyen pancanadien se réjoui également de l’engagement du gouvernement à réduire le déficit provincial d’un milliard par année pour atteindre le déficit zéro en 2027-2028.
«Les déficits d’aujourd’hui sont les hausses d’impôts des générations futures et nous sommes rassurés de voir le gouvernement faire des efforts pour y remédier», souligne M. Gagnon. Ce dernier termine en exhortant le gouvernement «à réviser les dépenses des Ministères, à réduire les effectifs gouvernementaux et à geler les salaires des hauts-fonctionnaires» afin d’«équilibrer les finances publiques plus rapidement».