Le procès d’Alexandra Gagné-Faucher, trouvée coupable de délit de fuite mortel et d’homicide involontaire en juin, se poursuit au palais de justice de Laval. Tandis que la poursuite réclame entre 6 et 7 ans et demi de prison, la défense espère une peine de moins de deux ans.
S’il fallait dépasser deux ans et un jour, il faudrait que cette peine de réclusion soit faite à domicile, a demandé Me Rose-Marie Picard de la défense, le lundi 16 septembre, lors des représentations sur la peine tenues au palais de justice de Laval.
Selon le rapport présentenciel présenté par la défense, Alexandra Gagné-Faucher, 31 ans, pourrait être atteinte de polyvictimisation en raison de son passé, ce qui aurait donné lieu à son réflexe de fuite lors de l’accident qui a causé la mort de Stéphane Taillon, 53 ans, en septembre 2022.
La criminologue auteure du rapport, a soutenu que l’accusée aurait besoin de thérapie et que son incarcération n’est pas souhaitable en raison de «la présence de violence à l’intérieur des murs qui pourrait être un facteur de reviviscence de ses traumatismes.»
Même si la jeune femme n’a jamais témoigné et qu’aucun élément de preuve n’a été présenté lors du procès, la défense continue d’affirmer dans ses plaidoiries que si Alexandra Gagné-Faucher a délibérément percuté un homme avec sa voiture avant de s’enfuir, c’est parce qu’elle avait peur de lui.
Ce matin-là, selon les faits rapportés par plusieurs témoins lors du procès, la Hyundai accent grise d’Alexandra Gagné-Faucher et un autre véhicule se sont entrecoupés plusieurs fois avant de s’immobiliser sur la voie de service de l’A-15 Nord, près du boulevard du Souvenir.
Stéphane Taillon est descendu de son véhicule et Alexandra Gagné-Faucher lui a alors foncé dessus avec sa voiture, avant de prendre la fuite.
L’homme est décédé de ses blessures dans les heures qui ont suivi. Pendant ce temps, Alexandra Gagné-Faucher multipliait les recherches sur Internet et les appels dans le but de faire réparer son pare-brise, tout en posant des autocollants sur son pare-chocs pour camoufler des marques.
Elle a été retrouvée par la police 5 jours plus tard, et en juin dernier, un jury l’a déclarée coupable de délit de fuite mortel et d’homicide involontaire.
Selon Me Marie-Philippe Guimond-Méthé, procureure en charge de la poursuite, certains passages du rapport présentenciel fourni par la défense et présentant Alexandra Gagné-Faucher comme une victime, ne devrait pas être pris en compte par le tribunal dans la détermination de la peine.
«Si madame voulait donner des explications à son geste elle aurait pu témoigner lors du procès. On ne peut pas se servir du rapport présentenciel pour témoigner.»
Non seulement la criminologue qui a élaboré le rapport n’est pas habilitée à émettre un diagnostic de polyvictimisation, mais Alexandra Gagné-Faucher n’a jamais fait l’objet d’aucun diagnostic, ni suivi aucune thérapie, selon les informations fournies à la cour.
Les arguments de la défense, à l’effet que sa fuite après l’accident qu’elle a causé résulterait d’un réflexe induit par ses traumatismes passés, ne peuvent donc être pris en compte par le tribunal, a poursuivi la procureure.
Le juge Éric Downs prévoit livrer son verdict sur la peine le mercredi 2 octobre.
Voir autre article:
Délit de fuite mortel sur l’A-15: une famille toujours éplorée
Simple et gratuit
Meta (Facebook et Instagram) bloque vos nouvelles du Courrier Laval, tout comme Google continue de leur faire obstruction, en réponse à la loi C-18.
Pour avoir accès à vos nouvelles et rester ainsi connecté à la source, le Courrier Laval vous invite à télécharger son application. Vous pouvez également vous abonner à l’infolettre hebdomadaire. Vous pourrez ainsi continuer de lire vos nouvelles gratuitement, et ce, en temps réel avec un ratio moindre de publicités. N’oubliez pas d’activer les notifications et de passer le mot à vos proches et contacts!
Apple : https://apple.co/3wsgmKE
Android : https://bit.ly/3uGPo1D
Infolettre : https://courrierlaval.com/infolettre/