Dernière mise à jour: mardi 12 mai, 16h20
Depuis le 4 mai, une pétition en ligne sur le site de l’Assemblée nationale demande au gouvernement Legault d’évaluer les dégâts environnementaux en bordure de l’avenue des Bois, dans Sainte-Dorothée, et d’en reboiser le secteur une fois les travaux en cours d’aménagement terminés.
Parrainée par le député indépendant Guy Ouellette, cette pétition, qui a recueillie à ce jour quelque 300 signatures, a été lancée par des citoyens du secteur Jolibourg qui ne décolèrent pas.
Ceux-ci dénoncent «une coupe à blanc sur presque toute [la] longueur» des 5 kilomètres de l’avenue de Bois qui relie la montée Champagne (tout juste à l’ouest de l’autoroute 13) à la gare de Sainte-Dorothée.
Sous la responsabilité de l’administration Demers, ces travaux entrepris durant le long week-end de Pâques s’inscrivent dans la foulée des mesures d’atténuation pour pallier l’impact des travaux du Réseau express métropolitain (REM) qui, dès l’été 2021, forceront l’arrêt de service complet de la ligne de train de banlieue de Deux-Montagnes.
Doublant le gabarit de l’avenue des Bois, l’aménagement à venir de deux voies réservées permettra de réduire les temps de parcours des autobus de la STL appelés à faire la navette entre la gare de Sainte-Dorothée et la station de métro Côte-Vertu, à Montréal.
Les auteurs de la pétition reprochent à la Ville un manque de transparence, soit d’avoir agi en plein congé pascal, mais également d’avoir déboisé une superficie deux fois plus importante que ce qu’elle avait annoncé.
La pétition demeurera en ligne jusqu’au 25 mai.
Mise au point
Au lendemain du lancement de la pétition, les autorités municipales publiaient une «mise au point concernant les travaux préparatoires sur l’avenue des Bois».
«La Ville a dû réaliser ses travaux dans un court laps de temps afin de tenir compte notamment de la période de nidification des oiseaux dans ce secteur», rappelaient-elles tout en précisant que l’abattage des arbres avait été dûment approuvé par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
On ajoute que l’aire de coupe des arbres a été «minimisée» de manière à «correspondre strictement au site de construction et au passage de la machinerie».
À cet égard, on évalue la superficie totale du déboisement à 4,5 hectares sur une bande oscillant entre 5 et 15 mètres de la route. L’administration municipale met en perspective le fait que le boisé Sainte-Dorothée s’étend tout au nord sur une superficie de 235 hectares.
Reboisement
Pour compenser la perte qu’elle estime entre «1800 et 2250 arbres et arbustes, constitués notamment de frênes et de nerprun, tous gabarits confondus», la Municipalité réaffirme son engagement à reboiser massivement les aires de travail.
«Selon les estimations, c’est quelque 3520 arbres et 5280 arbustes qui seront plantés dans les friches et bois affectés par la coupe ainsi que dans la rive du cours d’eau [ruisseau Woodwork], écrit-elle. Les plantations seront diversifiées avec au moins 6 espèces d’arbres feuillus, d’au moins 2 espèces de conifères et d’au moins 5 espèces d’arbustes.»
Il est aussi précisé que «les zones cultivées dans l’emprise du ministère des Transports seront remises en état afin que les cultures soient possibles à nouveau».
Idem pour le sentier boisé désormais à découvert.
De nouveau accessible à la population, et ce, jusqu’à la reprise des travaux prévus à l’été, le sentier longeant au nord l’avenue des Bois sera réaménagé au terme des travaux, assure la Ville.
Parrainage
Au bureau de circonscription de Chomedey, la directrice Vera Madic indique que le député Guy Ouellette a répondu à l’appel d’un citoyen et qu’il ne fallait y voir une quelconque prise de position par rapport à l’objet de la pétition.
Mme Madic rappelle que toute pétition sur le site de l’Assemblée nationale doit être présentée par un député, qui verra par la suite à la déposer au Parlement.
«On aide le citoyen, c’est tout. On ne laisse tomber personne, peu importe le comté qu’il habite», poursuit-elle en parlant du pétitionnaire qui habite le comté voisin de Fabre.
Députée libérale de cette circonscription, Monique Sauvé mentionne pour sa part que son équipe est «en lien très serré avec le porteur de la pétition» et «très attentive aux préoccupations» des citoyens du secteur.
«Les élus, on travaille ensemble», dit-elle en saluant au passage le parrainage de Guy Ouellette tout en précisant que «dans toutes les communications qu’on a eues avec le citoyen, il n’a pas été question de pétition».