Selon le Bureau d’enquête du Journal de Montréal, le coleader d’Action Laval, David De Cotis, ferait l’objet d’une enquête menée conjointement par l’Unité permanente anticorruption (UPAC) et le Service de police de Laval pour un geste commis en 2014, alors qu’il occupait la vice-présidence du comité exécutif.
On lui reprocherait d’être intervenu «à de très nombreuses occasions» auprès du chef de cabinet du maire, Gilbert Gardner, en lien avec un développement résidentiel projeté dans un boisé du quartier Auteuil, sans lui mentionner que sa conjointe et lui y possédaient quatre lots.
C’est du moins ce qu’écrit M. Gardner dans un courriel daté du 18 mai 2019 adressé à un membre du conseil municipal dont le nom a été caviardé.
De Cotis réagit
Rejoint par téléphone, M. De Cotis se défend d’avoir usé de son influence dans ce dossier, affirmant avoir agi de bonne foi en transmettant à Gilbert Gardner un courriel qu’il avait reçu d’un citoyen du secteur qui s’enquérait d’un éventuel raccordement des services municipaux au nord de la rue de Nivelles.
«M. Gardner assurait la liaison entre les élus et la direction générale. Ça s’est arrêté là. Il y a eu zéro intervention politique», assure celui qui se dit victime d’un coup monté.
Toujours selon M. De Cotis, «Marc Demers était au courant» qu’il détenait des terrains aux abords du boisé en question.
Il précise au passage que, depuis, six ans se sont écoulés et que le terrain est toujours boisé et qu’aucun développement n’a eu cours.
Par ailleurs, il assure que ni l’UPAC ni le Bureau d’intégrité et d’éthique de Laval-Terrebonne (BIELT) ni la Commission municipale du Québec (CMQ) ne l’a contacté à ce jour.
Demers commente
Contacté lundi après-midi, la porte-parole du cabinet du maire, Valérie Sauvé, s’est limitée à dire que M. Demers avait été informé «il y a quelques mois déjà» d’un signalement aux autorités policières en lien avec cette affaire.
Dans un statut publié sur page Facebook, le maire Demers rappelle s’être «engagé en politique active pour défendre les intérêts de mes concitoyens et veiller à ramener à Laval une gouvernance basée sur l’éthique, la transparence et l’intégrité».
Après avoir évoqué la création du BIELT en 2014, il ajoute: «Je réitère que cette affaire me trouble au plus haut point. J’espère que les agissements de certains individus n’entacheront pas le travail formidable effectué par la Ville au cours des 6 dernières années pour rétablir la réputation de la Ville de Laval. Enfin, comme plusieurs enquêtes sont en cours et que j’ai confiance dans les institutions qui les mènent, je ne ferai pas d’autre commentaire.»
Déclaration d’intérêts
Toujours selon les informations rapportées par le Journal de Montréal, M. De Cotis aurait omis de déclarer un des quatre lots précités dans sa Déclaration d’intérêts pécuniaires.
À cet égard, le conseiller municipal de Saint-Bruno invoque une «erreur» dans la transcription du matricule du lot jouxtant la cour arrière de sa résidence de la rue D’Amay, dans Auteuil.
«C’est une erreur de numéro», affirme-t-il, ajoutant que les trois autres terrains identifiés au nom de sa conjointe dans le même boisé sont dûment déclarés.
Quant à son collègue et conseiller municipal dans Sain-Vincent-de-Paul, Paolo Galati, dont les intérêts détenus dans une société d’investissement immobilière n’apparaissent pas à sa Déclaration, il a expliqué qu’il s’agissait d’un simple oubli, peut-on lire dans le reportage publié le 10 février. M. Galati n’a pas retourné l’appel du Courrier Laval.
Enfin, la Déclaration d’intérêts pécuniaires d’un troisième élu défendant les couleurs d’Action Laval, Isabella Tassoni, a également retenu l’attention.
Si la conseillère municipale de Laval-des-Rapides a déclaré les terrains acquis à l’hiver 2019 dans le boisé voisinant avec le parc de Lyon, dans Auteuil, elle n’a toutefois pas respecté le délai de 60 jours à l’intérieur duquel tout changement à la situation financière d’un élu doit être déclaré à la Ville. Le Journal révèle qu’un mois après la transaction, une entreprise dont son père Giuseppe Tassoni est actionnaire paraphait une entente avec la Ville en prévision d’un développement immobilier dans le même secteur.
«J’en prends la responsabilité», assume celle qui croyait qu’une Déclarations d’intérêts pécuniaires devait être mise à jour qu’à son renouvellement à la fin de l’année.