La situation est à ce point problématique qu’en réponse à un appel à l’aide de la STL et de ses chauffeurs, la Police de Laval tient, cette semaine, une vaste campagne de courtoisie au volant.
Organisée conjointement avec l’Agence métropolitaine de transport (AMT) et la STL, cette campagne vise à «sensibiliser la population à l’importance de partager la route.» «Se faire couper par les voitures est devenu notre quotidien, assure Guy Clermont, chauffeur à la STL. Ça fait 20 ans que je travaille ici et j’ai vu les automobiles se multiplier sur les rues de Laval au fil des années, et la courtoisie diminuer en même temps. C’est particulièrement pénible à la station Montmorency, où la circulation est dense, et où les piétons traversent n’importe où.»
Sylvain Ouellet, chauffeur à la STL depuis 10 ans, déplore aussi l’attitude des automobilistes sur les voies réservées. «Avant, il n’y avait des voies réservées que sur le boulevard des Laurentides, et c’était déjà problématique. Mais avec les nouvelles, sur de la Concorde et Notre-Dame, entre autres, ça me complique la tâche. Surtout qu’avec les trois nouvelles stations de métro, la circulation a augmenté de beaucoup. Je dois vraiment être aux aguets.»
Et à en croire les dires du syndicat des chauffeurs de la STL, ces deux témoignages reflètent très bien l’opinion générale des chauffeurs. «On se fait envoyer des doigts d’honneur à tous les jours par des automobilistes qui ne comprennent pas que nous avons priorité sur les voies réservées, lance Richard Ouimet, président du syndicat. On sent un ras-le-bol chez nos membres. On espère que la campagne pourra en sensibiliser certains, mais ça prendra aussi une présence policière accrue.»
Campagne
Pour Luc Sureau, à la direction de la STL, cette campagne de courtoisie au volant représente un premier pas vers un meilleur partage de la route.
«Si tout les usagers des routes pouvaient être plus sensibles à l’importance de la courtoisie, c’est leur qualité de vie qui en serait avantagée. Et on ne parle pas seulement des automobilistes, mais également des piétons et des cyclistes.»
Si la Police de Laval croyait avoir tout mis en œuvre pour prévenir les problématiques reliées à la venue des trois nouvelles stations de métro, elle admet toutefois avoir été surprise par le manque de courtoisie des automobilistes envers les autobus. «Que les chauffeurs vivent une telle frustration, on ne l’avait pas vu venir, explique Martin Légaré, lieutenant au Secteur surveillance du territoire. La campagne est une première étape mais, même par la suite, on va poursuivre nos surveillances accrues. Pour l’instant, notre priorité est la sensibilisation.»
M. Légaré précise par ailleurs que la Police de Laval n’a pas constaté de hausse d’accident impliquant des autobus, depuis l’avènement des trois nouvelles stations de métro.
Plusieurs activités sont organisées dans le cadre de la campagne de courtoisie, qui se termine demain. Aujourd’hui, une brigade d’information est postée au terminus Montmorency alors que vendredi, un kiosque d’information animé par la Police de Laval et la STL se trouvera au Centre Laval.