Mis à jour le 19 septembre 2025 à 04h22
Dans le cadre du 80e anniversaire du Courrier Laval, nous avons fouillé les archives pour en retracer les moments les plus marquants de son histoire. Voici un rappel de quelques faits saillants de la période couvrant les années 1960 et 1970.
Au printemps 1961, à l’assemblée des actionnaires, André Lagarde est élu président du Bureau de direction en remplacement de Claude Dagenais, qui devient vice-président et directeur du journal.

À quelques mois des élections municipales de novembre 1961, Claude Dagenais – qui s’était porté acquéreur du journal six ans auparavant – fonde l’Alliance civique de Chomedey. Il perdra ses élections face au maire sortant, Me Jean-Noël Lavoie, qui fait élire tous ses candidats.
Le 13 décembre de la même année, dans un bas de vignette à la une du journal, on présente André Lagarde comme le nouveau propriétaire du Courrier de Laval, lui qui vient d’être nommé au poste de directeur général adjoint du Secrétariat permanent de l’Union Nationale alors dirigé par Daniel Johnson dont il était l’organisateur de campagne.
M. Lagarde a le flair de recruter une jeune journaliste du nom de Lise Blouin, sa cousine. Incidemment, à la page 2 de cette édition du 13 décembre 1961, on annonce la nomination de Lise Blouin au poste de directrice du journal qui «remplace désormais M. Claude Dagenais qui ne fait plus partie du journal», peut-on lire.
André Lagarde ne détiendra pas longtemps le Courrier de Laval qu’il cède peu de temps après à Jacques Francoeur, une douzaine d’années avant que ce dernier ne fonde le groupe de presse Unimédia en 1973. M. Francoeur, à qui on devait déjà le Dimanche-Matin, sera propriétaire du Courrier pour les 25 années à venir.
Règne de 30 ans
Malgré son jeune âge, Lise Blouin a de l’expérience à revendre. Elle avait dirigé les pages féminines au journal artistique Nouvelles Illustrées que possédait Pierre Péladeau, son mentor, et co-fondé avec son frère aîné un hebdomadaire dont elle assumait la rédaction et la direction à Montréal-Nord.

La suite appartient à l’histoire. Mme Blouin, devenue Blouin-Dallosto au milieu des années 1970, sera l’âme dirigeante du Courrier Laval pour les 30 années à venir. Au moment de quitter en 1991, le journal publie régulièrement une centaine de pages, tire à plus de 90 000 copies et est le vaisseau amiral d’un groupe de 8 journaux connus sous l’enseigne des Hebdos du Bloc-Nord. Ce regroupement qui porte sa signature publie quelque 360 000 exemplaires toutes les semaines, desservant également la Rive-Nord et le nord de Montréal.
Femme de tête, elle mène ses troupes avec une main de fer dans un gant de velours.
Face à la compétition, elle est carrément impitoyable. On en veut pour preuve les 28 journaux concurrents qu’elle avait déjà anéantis au début des années 1980. «Le seul qui a résisté, on l’a acheté», rappelle-t-elle fièrement lors de notre récente rencontre à la résidence où elle coule une paisible retraite à Laval.
Miss Laval
En 1965, Mme Blouin marque un grand coup en lançant le concours Miss Laval, qui fera rayonner le journal à travers le Québec pendant 10 ans. Elle garde d’ailleurs de précieux souvenirs de ce concours qui, dit-elle, valorisait le talent et la personnalité et faisait courir les médias nationaux.

Le gala entourant le premier couronnement avait été présenté au Centre sportif Laval en présence de plusieurs personnalités dont Michel Louvain et Margot Lefebvre, élevés au rang de Monsieur et Miss Radio-TV au printemps 1965. Les 12 finalistes avaient été présentées par autant d’ex-maires d’anciennes villes fusionnées le mois précédent.

Dans la foulée de la fusion des 14 municipalités de l’île Jésus, sanctionnée par le lieutenant-gouverneur Paul Comtois le 6 août 1965, le conseil municipal provisoire – composé des 14 ex-maires et de 8 échevins – se réunissait pour la première fois le 16 août à l’hôtel de ville de Chomedey, devenu le siège permanent de la nouvelle ville. À cette occasion, les 22 membres nommaient à l’unanimité l’ex-maire de Chomedey, Jean-Noël Lavoie, premier maire de Laval.

Trois mois suivant la création de la nouvelle ville, les Lavallois étaient appelés aux urnes pour élire le premier conseil municipal de l’histoire de Laval, dont les 170 000 habitants nouvellement unifiés en faisaient la 2e grande ville du Québec derrière Montréal. Me Jacques Tétreault, ex-maire de Pont-Viau, devient le premier maire élu de Laval. Il sera réélu en 1969 avant de perdre ses élections en 1973 face au Dr Lucien Paiement.

Trois fois par semaine
À l’automne 1972, le Courrier Laval entame une autre étape importante de son histoire qui allait grandement contribuer à la notoriété du journal.

Le 6 novembre 1972, le journal devient tri-hebdomadaire. Les éditions du lundi et vendredi sont vendues sur abonnement au coût de 10 cents l’exemplaire alors que les 42 000 copies de l’édition de milieu de semaine sont toujours distribuées gratuitement à la porte des Lavallois.
S’attèle à la tâche une équipe formée de 8 journalistes et chroniqueurs parmi lesquels se trouvent le regretté Albert Ladouceur, journaliste sportif qui a connu une longue carrière au Journal de Québec, et André Cédilot, qui fut chroniqueur judiciaire à La Presse pendant 35 ans.

Au plus fort de l’aventure qui durera un peu plus d’un an, on compte au-delà de 16 000 abonnés aux éditions du lundi et vendredi.

Expansion
Si l’objectif était de tester le marché en vue d’y publier éventuellement un quotidien, Mme Blouin-Dallosto se ravise. À la demande des annonceurs, elle choisit plutôt d’étendre son influence aux territoires limitrophes de l’île Jésus, jetant ainsi les bases d’un puissant réseau en devenir.
Promue président-éditeur du Courrier Laval par Jacques Francoeur en 1973, Lise Blouin-Dallosto fonde rapidement le Courrier Ahuntsic, suivi du Courrier Laurentides en 1974. Cette année-là, Mino Dallosto, alors directeur de la publicité, accède au poste de directeur général du Courrier Laval et des autres publications nouvellement lancées.
S’ajouteront en 1982 les éditions Contact Laval-Est et Contact-Laval-Ouest avant qu’on ne scinde le Courrier Laurentides en trois éditions à la faveur des Courrier Laurentides-Est, Courrier de Groulx et Courrier Deux-Montagnes. Le Progrès Ahuntsic rejoindra les rangs du groupe des Hebdos du Bloc-Nord en 1988, portant à 350 000 le nombre de copies publiées chaque semaine. Ces 8 publications mettront au travail une équipe de plus de 70 personnes au 317, rue Montmorency, siège social du Courrier Laval et des Hebdos du Bloc-Nord.

Un tour de force
Janvier 1979. Un incendie, qui s’est déclaré en soirée dans un commerce du mail commercial du chemin de la Normandie, angle de la Concorde, dans Pont-Viau, se propage rapidement aux locaux voisins dont celui occupé par le Courrier, qui s’en trouvera complètement détruit par les flammes.

Les témoins de l’époque rapportent qu’en l’espace de 48 heures, la direction et l’équipe du journal avaient repris le cours normal des opérations à l’ancien local du magasin de meubles MD Vaillancourt au 317, rue Montmorency, laissé vacant depuis le déménagement de l’entreprise familiale sur le boulevard Le Corbusier.
Le tour de force qui devait faire la fierté des dirigeants et employés est celui d’avoir réussi à livrer les 55 000 copies le mercredi suivant.
Il n’existe malheureusement plus aucune copie de cette édition publiée dans les jours suivant le sinistre. Étrangement, les bobines de microfilms consultées au Centre d’archives de Laval contiennent toutes les éditions de 1979 à l’exception de celle du mercredi 17 janvier. Celle-ci est également manquante dans les collections de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), à Montréal, et de Bibliothèque et Archives Canada, à Ottawa.
Cela dit, on peut toutefois affirmer sans crainte de se tromper que le Courrier Laval a bel et bien été publié le 17 janvier 1979. La preuve ? La mention légale apparaissant en page 2 de l’édition du 10 janvier indique l’emplacement du journal au 318, chemin de la Normandie alors que celle du 24 janvier établit la nouvelle adresse au 317, rue Montmorency dans une édition qui ne fait pas la moindre mention de l’incendie ni du déménagement de l’entreprise.
Enfin, le sort a voulu que le journal prenne racine dans ce bâtiment qui l’avait accueilli en catastrophe dans le quartier Laval-des-Rapides. Le Courrier en a fait son quartier général pendant près de 30 ans, soit jusqu’à ce qu’il emménage en 2008 au 2e étage de l’entrepôt Provigo sur l’avenue Francis‑Hugues dans le parc industriel centre. Depuis 2022, l’entreprise a pignon sur rue au 2584, boulevard Le Corbusier.
À lire également: Le Courrier Laval: de 1945 à 1960
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