La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a dévoilé les résultats de son enquête sur la mort d’un travailleur survenu, le 13 février, sur un chantier de Construction Cordero inc. situé au 3480, boulevard Saint-Elzéar Ouest.
Le jour de l’accident fatal, le charpentier-menuisier de 41 ans procédait au retrait des toiles installées au pourtour d’un bâtiment en construction, à partir du septième étage. Plus tard, le charpentier-menuisier est descendu au sixième étage pour décoincer l’une des toiles des éléments de coffrage.
Le décoffrage étant amorcé, le charpentier-menuisier est tombé dans une ouverture du plancher, qui avait été faite pour permettre le retrait des éléments de coffrage.
L’ouvrier a fait une chute de six étages. Les secours ont été appelés. La mort du charpentier-menuisier a été constatée sur les lieux.
Les causes
L’équipe d’enquêteurs de la CNESST a retenu deux causes pour expliquer ce malheureux accident.
En s’affairant à décoincer la toile, le charpentier-menuisier est tombé dans une ouverture de 61 cm par 150 cm du plancher en porte-à-faux du bâtiment qui avait de nombreux obstacles, faisant ainsi une chute libre de six étages.
La CNESST statue que la gestion de la santé et la sécurité en période hivernale était alors déficiente, en ce que des sections de coffrage, offrant une protection contre les chutes, ont été retirées avant même de terminer l’enlèvement des toiles, exposant ainsi les travailleurs à un danger de chute de hauteur.
À la suite de l’accident, la Commission a donc suspendu les travaux sur plusieurs étages du bâtiment en construction.
Elle a également exigé au maître d’oeuvre du chantier et à l’employeur que des mesures soient mises en place afin de protéger les travailleurs et travailleuses contre les chutes de plus de trois mètres.
Quand ceux-ci se sont conformés aux exigences, la CNESST a autorisé la reprise des travaux.
Possible d’éviter
Pour prévenir les accidents liés aux chutes de hauteur, des solutions existent, rappelle la CNESST.
On doit planifier les travaux de manière à limiter les activités nécessitant des actions en hauteur.
Il faut identifier et analyser les situations où les travailleurs peuvent être exposés à un danger de chute de hauteur en tenant compte des activités qui sont faites sur le chantier, telles que la mise en place et l’enlèvement des toiles en bordure de la dalle en période hivernale.
De plus, il est nécessaire d’analyser si la réalisation de travaux simultanés, tels que l’enlèvement des toiles placées en bordure de la dalle et le début des travaux de décoffrage, peut entraîner des risques supplémentaires.
Également, il faut mettre en place des mesures de prévention pour contrôler le risque de chute en priorisant l’installation de systèmes passifs, tels que les garde-corps, qui n’obligent pas le travailleur à porter un équipement de protection individuelle contre les chutes.
Mettre en place des moyens de contrôle pour s’assurer que les mesures préventives demeurent en place et qu’elles sont efficaces demeure aussi primordial.
Finalement, on doit informer les travailleurs et les travailleuses sur les risques reliés à leur travail et leur donner la formation et la supervision appropriées de manière à développer les habiletés et les connaissances requises.
Autres détails et suivis
Par la loi, soulignons que l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs.
Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, méthodes et techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.
Les travailleurs et travailleuses doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Mentionnons aussi que la CNESST transmettra les conclusions de son enquête à l’Association de la construction du Québec, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec, l’Association patronale des entreprises en construction du Québec, l’Association des entrepreneurs en construction, aux associations sectorielles paritaires, de même qu’aux gestionnaires de mutuelle de prévention afin que leurs membres en soient informés.
Le rapport d’enquête sera aussi diffusé dans les établissements de formation offrant le programme d’études charpenterie-menuiserie pour sensibiliser les futurs travailleurs à ces dangers.