Une recherche récente de l’Armée du Salut du territoire du Canada révèle que les Canadien.ne.s ont de la difficulté à répondre à leurs besoins fondamentaux.
L’inflation, l’abordabilité des aliments et la sécurité du logement sont les principaux enjeux.
Ce sont les familles monoparentales, aidants naturels et ménages d’une personne qui subissent le plus de pressions, ce qui montre que ces difficultés ne sont pas ressenties de façon égale par tous les Canadien.nes.
L’Armée du Salut a sondé plus de 1500 Canadien.ne.s pour produire l’Analyse canadienne sur la pauvreté et les facteurs socioéconomiques de 2023 afin de mieux comprendre leurs attitudes, comportements et expériences sur des questions comme la disponibilité de logements et de nourriture, l’abordabilité générale et les retombées connexes en matière de santé.
En tant que l’un des plus importants fournisseurs directs de services sociaux non gouvernementaux au Canada, ces données aident l’Armée du Salut à quantifier la demande de services sociaux continus fournis ainsi qu’à mieux servir les personnes dans le besoin.
Préoccupations
La recherche montre que les plus grandes préoccupations des Canadien.ne.s sont l’inflation, la sécurité du logement et l’abordabilité des aliments.
Ces constatations sont en adéquation avec les données internes de l’Armée du Salut, qui révèlent une augmentation du nombre de ménages qui demandent de l’aide, ainsi que des personnes qui cherchent des vêtements, meubles, logements d’urgence et manteaux d’hiver.
Le rapport révèle que les familles monoparentales sont les plus durement touchées au pays.
Alors que 25% des Canadien.ne.s craignent de ne pas avoir un revenu suffisant pour subvenir à leurs besoins fondamentaux, ce chiffre grimpe à 40% pour les ménages monoparentaux, et augmente également pour les ménages d’une personne (31%) et les aidants naturels (30%).
21% des répondant.e.s ont déclaré sauter ou réduire la taille d’au moins un repas parce qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter de la nourriture, mais ce chiffre grimpe à 45% chez les chefs de famille monoparentale.
22% des parents ont également déclaré manger moins pour que leurs enfants ou d’autres membres de la famille puissent manger (44% chez les chefs de famille monoparentale).
«Les chiffres tirés de nos recherches sont troublants et montrent que les Canadien.ne.s ont du mal à joindre les deux bouts dans toutes les régions du pays et qu’ils s’inquiètent de l’avenir de leur famille», a affirmé le lieutenant-colonel John Murray, secrétaire territorial des communications de l’Armée du Salut au Canada, par voie de communiqué.
Les Canadiens font également état d’un sentiment de pessimisme à l’égard de leurs finances personnelles, 31% d’entre eux se disant préoccupés par leurs finances personnelles pour les deux prochaines années.
Santé
Plus de 40% disent avoir des problèmes de santé mentale, tandis que près du tiers déclarent avoir des problèmes de santé physique.
«Nous comprenons qu’il s’agit d’une période très difficile pour de nombreux Canadien.ne.s, a déclaré M. Murray, dans la même communication aux médias. Le manque général d’abordabilité a des répercussions sur le bien-être émotionnel, mental et physique de nos collectivités. Ce sont nos amis, notre famille et nos voisins, et un nombre croissant d’entre eux se tournent vers l’Armée du Salut pour obtenir de l’aide.»
Avenir
Le rapport révèle que les Canadien.ne.s espèrent voir les pressions financières diminuer quelque peu au cours des six prochains mois, mais ils s’attendent malgré tout à ce que la sécurité alimentaire, ressources financières limitées, problèmes de santé et l’insécurité en matière de logement persistent.
Par conséquent, l’Armée du Salut s’attend à maintenir les niveaux de service actuels pour aider les Canadien.ne.s à relever ces défis soutenus et continuera de tirer parti de ces données et de ces mesures internes pour aider à diriger les ressources là où elles sont le plus nécessaires.
Méthodologie
L’étude a été menée du 12 au 19 octobre auprès d’un échantillon représentatif à l’échelle nationale de 1515 Canadien.ne.s membres du forum en ligne Angus Reid, équilibré et pondéré en fonction de l’âge, du sexe et de la région.
Les Canadien.ne.s vivant au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut n’ont pas été inclus dans l’enquête.
L’enquête comporte une marge d’erreur de plus ou moins 2,5%, 19 fois sur 20. (C.P./IJL)