L’organisation de recherche contractuelle (ORC) Biodextris investit 25 M$ dans un nouveau centre de développement et de fabrication de vaccins et produits biologiques.
Trop à l’étroit dans les locaux qui l’ont vu naître au centre multilocataires du 525, boulevard Cartier, l’entreprise fondée en 2015 déménagera ses installations dans les anciens bureaux administratifs que la pharma britannique GlaxoSmithKline (GSK) occupait au cœur même de la Cité de la biotechnologie, plus précisément au 245, boulevard Armand-Frappier.
L’emplacement se trouve à quelques centaines de mètres de l’usine de production de vaccins à ARN messager que le géant américain Moderna mettait en chantier il y a 3 mois au coût de 180 M$.
Usine de haut niveau
Laissé vacant depuis quelques années, cet immeuble de 30 000 pieds carrés fait présentement l’objet d’importants travaux de réaménagement en fonction des besoins de Biodextris.
D’ici la fin de l’été, le bâtiment abritera une toute nouvelle usine vouée au développement, à la fabrication et au conditionnement de vaccins et de produits biologiques à l’échelle industrielle.
Le sous-traitant pharmaceutique lavallois y exploitera, entre autres, un nouveau centre de biofabrication, des laboratoires pour le développement de bioprocédés et des laboratoires analytiques pour le développement, la validation de méthodes et le contrôle de la qualité des produits fabriqués.
Autant d’équipements de pointe pour «accompagner» les entreprises «durant les phases initiales de développement, les essais cliniques et jusqu’à la fabrication commerciale du produit», précise le directeur général, Alain Carrier, dans un communiqué le 13 février.
Création d’emploi
Dans la foulée de cette expansion, Biodextris prévoit dans un horizon de trois ans embaucher une quinzaine de collaborateurs hautement spécialisés, dont la moitié à très court terme mentionne le directeur au développement des affaires, Cédric Héroux, lors d’un entretien téléphonique.
Pour l’heure, l’entreprise met au travail 36 personnes dont «les principaux membres» de l’équipe scientifique ont œuvré pendant près de 20 ans au sein d’entreprises spécialisées dans le développement et la fabrication de vaccins, souligne-t-on.
Incidemment, Biodextris est une startup qui avait été créée par des chercheurs de GlaxoSmithKline après que le géant britannique eut annoncé la fermeture de son centre de recherche sur les vaccins à Laval.
Depuis 2021, l’entreprise lavalloise est une filiale de Clean Biologics SAS, une société française soutenue par le fonds d’investissement Archimed.
Financement
Cet investissement privé de 25 M$ n’aurait été rendu possible sans la participation financière des gouvernements supérieurs.
Ainsi, Québec a consenti un prêt de 4 M$ dans le cadre du programme ESSOR, dont la gestion est confiée à Investissement Québec (IQ). Bras financier du gouvernement provincial, IQ a également accordé un prêt à hauteur de 1,4 M$ à même ses fonds propres.
«Notre soutien, à travers l’initiative Productivité innovation, leur permettra d’acquérir de nouveaux équipements à la fine pointe de la technologie, ce qui contribuera à renforcer l’expertise du Québec dans la fabrication de vaccins», a déclaré Guy LeBlanc, président-directeur général d’Investissement Québec.
Aux yeux du ministre délégué à l’Économie et ministre responsable de la région de Laval, Christopher Skeete, ce projet «réaffirme la position de la Cité de la biotech en tant que leader du secteur des sciences de la vie» et favorise «le développement et l’attraction de nouveaux talents dans la région».
Du côté d’Ottawa, une contribution remboursable d’un million de dollars a été versée en vertu du programme Croissance économique régionale par l’innovation (CERI) de l’agence de Développement économique Canada (DEC) pour les régions du Québec. Cette aide servira à l’achat et l’installation d’équipements de biologie, de biophysique et de chimie médicale, lesquels permettront à Biodextris d’augmenter sa compétitivité et de poursuivre son expansion.