La veille, en écho, 10 jeunes Montréalais étaient arrêtés, soupçonnés de joindre bientôt les rangs djihadistes.
«Nous allons amorcer une réflexion ces prochaines semaines avec les gens des milieux de la Santé et Services sociaux, la Justice et l’Éducation, ainsi que les leaders des différentes communautés lavalloises», d’informer Pierre Brochet.
Double action
Le plan d’action devrait se déployer en deux volets: la détection de la radicalisation et, surtout, le soutien aux citoyens impliqués.
«Des familles vivent des drames épouvantables, de continuer M. Brochet. C’est pourquoi il est important de ne pas attendre pour nous prévenir quand nous sommes témoins de changements, d’indices de radicalisation, dans leur entourage.»
Tout en rappelant l’impact d’Internet dans le recrutement de jeunes Québécois, le chef de la police lavalloise veut que ses patrouilleurs et agents d’information communautaire soient toujours aussi présents auprès de la population, afin de favoriser le dialogue et la confiance.
Rassemblement unique
Le séminaire a rassemblé 60 000 personnes au Centre des congrès de Laval. La plupart étaient des intervenants oeuvrant dans la prévention et la sensibilisation auprès du modèle de police communautaire.
Ces gens ont pu entendre Sami Aoun, professeur à l’École politique appliquée de l’Université de Sherbrooke, s’exprimer sur la radicalisation religieuse, son contexte historique et sociopolitique, ainsi que les concepts clés et perspectives. Pour sa part, Aziz Farès, producteur à la Radio Ville- Marie, journaliste et écrivain, a questionné la responsabilité arabe dans la lutte contre la radicalisation.
«Les deux conférenciers ont démontré la complexité du phénomène et l’importance de continuer les recherches, tout comme celle de ne pas tomber dans le piège du profilage en raison d’indicateurs de radicalisation (ex: la barbe) pouvant s’avérer trompeurs, d’observer Pierre Brochet, hôte de l’événement. C’est du cas par cas»
Notons que l’adjoint parlementaire de la ministre de la Sécurité publique et député de Chomedey, Guy Ouellette, le maire de Laval, Marc Demers, et la présidente du Réseau Intersection, Helen Dion, étaient également du rendez-vous.
Prise de contact
Il y a quelques semaines, une première rencontre s’est déroulée entre les responsables de la Police de Laval et les leaders d’organismes communautaires arabes et de mosquées.
«Ils ont partagé leurs préoccupations avec nous, soit leur crainte de voir des jeunes de leur communauté se faire recruter et la peur de ‘ostracisation, d’une perception encore plus négative envers eux», de résumer Pierre Brochet.