La Banque du Canada a annoncé, le 12 juillet, qu’elle augmentait le taux cible du financement à un jour à 5%, ce qui représente une hausse de 0,25%.
Le taux officiel d’escompte s’établit plutôt à 5,25% et celui de rémunération des dépôts à 5%. La Banque poursuit ainsi sa politique de resserrement quantitatif.
«À l’échelle mondiale, l’inflation descend sous l’effet de la baisse des prix de l’énergie et du taux d’augmentation des prix des biens, peut-on lire par communiqué. Cependant, la robustesse de la demande et les tensions sur les marchés du travail entraînent des pressions inflationnistes persistantes dans le secteur des services.»
La Banque du Canada note d’ailleurs que l’économie a été plus vigoureuse que prévu au pays malgré une baisse de l’inflation à 3,4% en mai.
«L’économie canadienne a été plus vigoureuse que prévu, la demande ayant affiché un plus fort dynamisme, ajoute-t-on. La croissance de la consommation a été étonnamment élevée, atteignant 5,8% au premier trimestre. Même si la Banque s’attend à ce que la consommation ralentisse face aux hausses cumulatives de taux d’intérêt, les données récentes – y compris sur les ventes au détail – indiquent que la demande excédentaire pourrait persister plus longtemps qu’anticipé.»
La Banque du Canada affirme que le marché du logement s’est un peu raffermie. Les conditions reste plutôt tendues sur le marché du travail malgré des signes d’un nombre accru de travailleurs disponibles.
«La croissance des salaires s’est située autour de 4-5 % pour plusieurs mois, précise-t-on. La forte expansion démographique découlant de l’immigration contribue tant à l’offre qu’à la demande : les nouveaux arrivants aident à pallier la pénurie de main-d’œuvre et, en même temps, stimulent les dépenses de consommation et soutiennent la demande de logements.»
Selon les données obtenues, les effets des taux d’intérêt plus élevés continueront de se faire sentir dans l’économie. La croissance économique devrait ralentir pour avoisiner 1% en moyenne durant la seconde moitié de 2023 et la première de 2024.
D’après la projection du Rapport sur la politique monétaire de juillet, l’inflation mesurée par l’IPC devrait quant à elle tourner autour de 3% pour l’année à venir, puis baisser graduellement et atteindre 2% au milieu de 2025.
Inquiétudes
Par ailleurs, la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) se dit inquiète de cette annonce et des effets des hausses successives du taux directeur national depuis 15 mois.
«Bien que cette mesure vise à atténuer la poussée inflationniste au pays, cette décision aura un effet néfaste sur la capacité des propriétaires de logements locatifs à investir dans l’entretien du parc locatif et, surtout, de stimuler la construction de nouveaux logements dans un contexte de déséquilibre de l’offre et de la demande», peut-on lire. Rappelons que plus de 70 % des logements ont été construits il y a plus de 40 ans et que les taux d’inoccupation des logements sont sous les 3 % partout au Québec.
Un sondage de la CORPIQ a également révélé que 75% des propriétaires locatifs jugent négativement le contexte de l’immobilier locatif au Québec, affichant un niveau d’optimisme de 1,55 sur 6.
Rappelons que la prochaine date d’établissement du taux cible du financement à un jour aura lieu le 6 septembre. (N.P.)