La Banque du Canada a annoncé, le 12 avril, qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à 4,5%.
Le taux officiel d’escompte demeure plutôt à 4,75% et le taux de rémunération des dépôts à 4,5%. La Banque poursuit ainsi sa politique de resserrement quantitatif.
«Dans de nombreux pays, l’inflation diminue sous l’effet des prix plus bas de l’énergie, de la normalisation des chaînes d’approvisionnement mondiales et du resserrement de la politique monétaire, peut-on lire par communiqué. En même temps, les marchés du travail restent tendus et les mesures de l’inflation fondamentale dans bon nombre d’économies avancées laissent entrevoir des pressions persistantes sur les prix, surtout ceux des services.»
La Banque du Canada note aussi que la croissance économique a été plus forte que prévu à l’échelle mondiale. Dans son Rapport sur la politique monétaire d’avril, elle dit s’attendre à une croissance mondiale de 2,6 % cette année, de 2,1 % en 2024 et de 2,8 % en 2025.
«Aux États-Unis et en Europe, la croissance a dépassé les attentes, mais elle devrait fléchir à mesure que la politique monétaire plus restrictive continue de se répercuter sur ces économies, précise-t-on. […] Un ralentissement significatif de la croissance aux États-Unis est attendu au cours des prochains mois, surtout dans les secteurs importants pour les exportations canadiennes.»
L’offre et la demande
«Au Canada, la demande continue de dépasser l’offre et le marché du travail reste tendu», détaille la Banque.
La croissance au premier trimestre apparaît supérieure à la projection de janvier, les exportations ayant bondi et la consommation ayant affiché une solide progression. Même si l’enquête sur les perspectives des entreprises donne à penser que les pénuries aigües de travailleurs commencent à s’atténuer, la progression des salaires est encore élevée par rapport à celle de la productivité.
La forte expansion démographique augmente l’offre de main-d’œuvre et favorise la croissance de l’emploi tout en stimulant la consommation globale. L’activité sur le marché du logement demeure faible.
Consommation
Selon l’institution financière canadienne, la consommation devrait se modérer cette année, à mesure que davantage de ménages renouvelleront leur prêt hypothécaire à des taux plus élevés et que la politique monétaire restrictive se répercutera sur l’économie dans son ensemble.
La Banque s’attend à ce que la diminution de la demande étrangère freine les exportations et les investissements des entreprises. En général, la croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait être faible pour le reste de l’année avant de se renforcer peu à peu l’an prochain.
Cela implique que l’économie commencera à afficher une offre excédentaire durant la seconde moitié de 2023 pour permettre une progression de 1,4% de l’économie canadienne cette année et de 1,3 % en 2024, avant d’atteindre 2,5 % en 2025.
L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) est d’ailleurs descendue à 5,2 % en février, et les mesures de l’inflation fondamentale privilégiées par la Banque se situaient juste au-dessous de 5 %. La Banque s’attend à ce que l’inflation mesurée par l’IPC diminue rapidement pour s’établir autour de 3 % au milieu de l’année, et baisse ensuite plus graduellement pour revenir à la cible de 2 % à la fin de 2024.
On prévoit qu’il pourrait cependant s’avérer plus difficile de ramener l’inflation à 2 % parce que les attentes baissent lentement, que l’inflation des services et la croissance des salaires demeurent élevées, et que les pratiques de fixation des prix des entreprises ne se sont pas encore normalisées.
Notons que la prochaine date d’établissement du taux cible du financement à un jour aura lieu le 7 juin. La Banque publiera ensuite sa prochaine projection complète pour l’économie et l’inflation, ainsi qu’une analyse des risques connexes, dans le RPM qui paraîtra le 12 juillet. (N.P.)