Depuis sa création au Festival d’Avignon, avec Stanislas Nordey et Audrey Bonnet, le drame de Pascal Rambert connaît du succès partout sur la planète, de Moscou à Tokyo, en passant par Milan, New York, Zagreb, Rome et Berlin.
Dans cette pièce, le dramaturge français met aux prises un metteur en scène, Stan, et une actrice, Audrey, en proposant une réflexion profonde et contemporaine sur le couple et les relations avec autrui.
«Lui se réfugie dans l’intellectualisation, sa tête et les mots qu’il utilise comme des armes puissantes, commente Christian Bégin qui a été séduit par le texte impitoyable, sans complaisance, un condensé de ce que vit toute personne qui rompt avec une autre. Elle, c’est sa muse, une femme qui met du cœur dans ce qu’elle fait. C’est une tragédienne un peu dans l’âme et aussi dans la vie, ayant des exigences qui peuvent paraître démesurées envers autrui.»
La production du Théâtre de Quat’Sous ouvrira la saison théâtrale de la Maison des arts de Laval le vendredi 26 septembre.
Échange de coups
La structure semble basée sur deux monologues, ce que réfute le duo de comédiens Guérin-Bégin. Dans une salle de répétition, la veille de la grande première, Stan s’exprime en premier, avant la réplique d’Audrey.,
«C’est plutôt une prise de parole de type; écoute-moi d’abord, ensuite, tu parleras à ton tour, de souligner Maude Guérin. Stan fait une mise à mort du couple, en disant les pires atrocités à celle qui lui a donné trois enfants. Il lui parle du désir qu’il n’a plus. Il critique son travail dans son aspect le plus fragile, en précisant que leur histoire a été une fiction. Moi, j’ai le beau rôle. Audrey lui met sous le nez l’amour qu’il perd, leur complicité d’âmes soeurs, les enfants, une sexualité forte et folle.»
«Pascal Rambert est allé dans les racoins les plus sombres, continue Christian Bégin. Quand Audrey répond à Stan, le soulagement du public est palpable. Elle encaisse ses attaques depuis une heure. On sent que les spectateurs reçoivent ce même coup de poing. Ils ont hâte qu’elle le remette à sa place, en lui montrant qu’elle ne le laissera pas cracher sur tout ce qu’a été leur relation.»
Défi et public
Il y a deux ans, c’est à Paris que le metteur en scène Christian Vézina et Maude Guérin ont vu une représentation de ce succès mondial. Après l’avoir lu deux fois de suite dans l’avion le ramenant au Québec, Vézina a adapté légèrement la pièce pour le public d’ici, principalement sur le plan d’expressions et références jugées trop franchouillardes.
«Maintenant, nous avons peur chaque soir, ne sachant jamais comment va réagir le public, de dire Maude Guérin. On ne peut nier qu’il y a des malaises, mais aussi une grande libération, car c’est également un profond hymne à l’amour.»
«C’est le défi d’acteur le plus difficile de ma carrière, d’observer pour sa part Christian Bégin. C’est la première fois que je joue une pièce faite de deux partitions, où l’une est parlée et l’autre en réception et en réaction, dans ton corps, tes regards. Tu dois être là totalement, sinon, ça va s’effoirer. Il n’y pas de pilote automatique possible!»
Le Théâtre de Quat’Sous présente «Clôture de l’amour», texte de Pascal Rambert, mise en scène de Christian Vézina, le vendredi 26 septembre, à 20h, à la Maison des arts de Laval (1395, boulevard de la Concorde Ouest). Information: 450 667-2040.