Avec un taux de croissance de 2, 2 % de l’effectif infirmier à Laval pour l’année 2018-2019, le Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ) déplore que malgré l’augmentation des postes disponibles, les conditions de travail restent précaires.
Au 31 mars 2019, 2545 infirmières et infirmiers exerçaient la profession dans la région de Laval, soit 3,6 % de l’effectif provincial selon le portrait régional et national de l’effectif infirmier 2018-2019 de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec.
«Il y a énormément de postes dans la région de Laval, mais ce ne sont pas de postes de qualité» ,souligne Isabelle Dumaine, présidente du SIIIAL-CSQ.
Le taux de croissance de Laval se trouve parmi l’un de plus élevés de la province. L’effectif infirmier de la région a enregistré une croissance de 9,3 % au total depuis cinq ans; comparativement aux taux provinciaux de 3,2 %.
«En ce moment, il y a beaucoup d’employeurs qui viennent chercher les infirmières à Laval parce que la ville est un endroit stratégique entre Montréal et les Laurentides», avoue-t-elle.
Qualité des postes
Selon le syndicat, les infirmières de Laval se font imposer un rythme surprenant de temps supplémentaire et de temps supplémentaire obligatoire.
«Il y a tellement de postes de mauvaise qualité que les gens préfèrent avoir des postes à temps partiel, explique la présidente du SIIIAL-CSQ. Ils préfèrent rester à temps partiel parce qu’ils peuvent se reposer un peu plus, au lieu travailler 50 heures par semaine.»
En effet, le taux d’emploi à temps complet est moins élevé que dans l’ensemble du Québec, soit 56 % contre 60 %. Cette proportion a néanmoins augmenté de trois points de pourcentage au cours de la dernière année.
«Les infirmières qui sont à temps plein ne savent même pas combien d’heures supplémentaires elles vont devoir faire par semaine, raconte Mme Dumaine. Il arrive souvent qu’une infirmière entre au travail, mais elle ne sait même pas si quelqu’un d’autre va venir la remplacer.»
Convention collective
Dans le dernier renouvellement de convention collective local du SIIIAL-CSQ, les infirmières ont demandé une amélioration de la surcharge de travail et des quarts de travail plus raisonnables.
«Au mois de septembre on aurait pu régler beaucoup de nos problèmes auxquels font face nos infirmières. On a eu des améliorations, mais les négociations n’étaient pas à la hauteur de nos attentes.»
Mentionnons toutefois que parmi la relève embauchée entre 2009-2010 et 2013-2014, seulement 64 % travaillait toujours dans la région 5 ans plus tard. Il s’agit du taux de rétention régionale le plus bas du Québec, le taux moyen étant de 75 %.
«On voulait que le gouvernement et l’employeur ajoutent dans la convention collective des clauses qui obligent nos l’employeur à avoir des postes avec des quarts de travail réguliers, mais à Laval, ils ont toujours refusé», ajoute la présidente du syndicat.