En 2016, le supermarché Loblaws du boulevard de la Concorde Est fermait ses portes, laissant un immense stationnement et une grande bâtisse qui vaut 9,5M$ inutilisés, ou presque.
Les citoyens de Duvernay se plaignent des répercussions de cet abandon sur leur quartier.
En effet, Roland Martel affirme que les courses automobiles dans le stationnement sont chose courante.
Bien qu’il y ait un mur antibruit au quai de livraison, celui-ci est mal positionné, selon le voisin de ce site depuis 40 ans.
M. Martel a porté plainte à plusieurs reprises aux propriétaires ainsi qu’à la Ville de Laval, se plaignant du bruit des camions de livraison. Ces démarches restent vaines à ce jour.
On rapporte que le déneigement des lieux provoque un vacarme les soirs et lendemains de tempêtes puisque les machineries lourdes avancent et reculent promptement pour finir le plus rapidement possible, et ce, en pleine nuit.
Toutefois, le stationnement fait aussi office de parc à chien, un aspect apprécié des résidents.
De nombreux enfants s’y retrouvent pour glisser, et ce, malgré le manque de sécurité, car des véhicules y circulent régulièrement.
Durant son investigation, le Courrier Laval a appris que le terrain vacant a même accueilli des fêtes extérieures.
Malgré ces aspects plutôt positifs, «ce site à l’allure industrielle et à la fonction imprécise ne cadre pas très bien dans le quartier», défend Patrick Lauzière, administrateur du Groupe d’échange projet site Loblaws Concorde sur Facebook.
Bien qu’aucune affiche n’indique son usage, la bâtisse semble être utilisée comme entrepôt.
À noter que les propriétaires du terrain, Choice Properties, n’ont toujours pas répondu aux questions répétées du Courrier Laval.
Consultations citoyennes
Plusieurs consultations citoyennes ont eu lieu en raison de la démarche de co-design, coordonnée par la Ville à l’hiver 2017.
Après quatre séances, le projet de développement immobilier qui était ébauché pour le site est cependant tombé à l’eau. Les raisons de cette décision demeurent toujours inconnues.
Pourtant, différents éléments avaient fait consensus, notamment une hauteur maximale de trois à quatre étages pour les logements multiples et une présence commerciale sur le boulevard de la Concorde.
Avant tout, Patrick Lauzière précise que les personnes présentes lors des consultations voulaient «que le tout soit fait avec beaucoup de finesse et d’attention aux détails par des architectes qui tiendront compte de l’harmonie du site».
Les résidents ont également exprimé leur attachement à l’église Saint-Maurice, se situant directement derrière l’ancien Loblaws. Ils souhaiteraient donc que l’église soit mise en valeur avec le nouveau développement immobilier.
Certains éléments restent certes à approfondir, dont les critères de viabilité d’une résidence pour personnes âgées. Or, les consultations ont cessé avant de statuer sur cette question.
Erreurs du passé
«Par le passé, de nombreux résidents ont aussi vécu des problèmes de bruit et nuisances liés à certains commerces tels qu’une salle de quilles, des livraisons nocturnes par camion, du flânage autour des arcades, etc. Il faut faire attention à ces aspects lors du réaménagement du site», remarque aussi Patrick Lauzière.
C’est pourquoi ce dernier propose un compromis entre la densité et le statu quo.
Dans son plan idéal, il y aurait des bâtiments commerciaux au rez-de-chaussée comprenant 80 condos locatifs aux étages. Un lieu communautaire serait construit tout près de ceux-ci.
En outre, plusieurs espaces verts sont mis de l’avant dans ce plan.
M. Lauzière ajoute que des condos en milieu de gamme pourraient être construits en harmonie avec les maisons de style cottage à proximité.
Finalement, plusieurs unités de ce même style, soit 30 jumelés et 10 unifamiliaux haut de gamme, pourraient être bâties également.
Elles se situeraient aux extrémités du terrain, adossées aux résidences existantes, pour servir de zone tampon aux espaces publics.
Intentions de la Ville
Présentement, la Ville de Laval est en refonte de l’ensemble de ses règles d’urbanisme. Celles-ci devraient préciser les pouvoirs de la Ville sur le territoire.
Alexandre Banville, du cabinet du maire de Laval, met de l’avant que cette réorganisation permettra de définir l’avenir du site.
Autrement, la Ville peut bel et bien faire des acquisitions de terrain pour l’intérêt public, mais elle ne peut y développer un projet de logements privés.
Pour l’instant, le futur du terrain de l’ancien Loblaws demeure donc dans les mains de ses propriétaires, Choice Properties.