Dans la foulée de la très médiatisée Conférence des parties (COP15) sur la biodiversité qui s’est ouverte hier, à Montréal, Fondation Rivières publiait ces derniers jours certains constats tirés d’une visite guidée en compagnie de l’environnementaliste Guy Garand à travers une douzaine de berges publiques, à Laval.
D’emblée, l’organisme voué à la préservation, la restauration et la mise en valeur du caractère naturel et écologique des rivières reconnaît à Laval tout «le potentiel de devenir un modèle de planification du territoire favorisant la biodiversité» dans la mesure où la ville-région accepte d’«y allouer les investissements nécessaires», nuance-t-on.
Fondation Rivières, qui relève la présence de 45 berges publiques donnant accès à 10 % du littoral de l’île Jésus, déplore que «plusieurs» de ces berges «présentent un aménagement peu propice aux milieux de vie d’espèces terrestres et aquatiques».
Chargée aux communications et à la mobilisation chez Fondation Rivières, Sophie Lachance commente ainsi sa tournée des berges de Laval effectuée le 25 juillet dernier. «Trop souvent, on pouvait apercevoir des rives abruptes, une absence de couvert végétal ou du remblaiement, compromettant la connectivité entre les milieux ou la qualité de ces milieux ».
Aire protégée
Refuge faunique d’une superficie de 26 hectares incluant un chapelet de 10 îles, le Parc de la Rivière-des-Mille-Îles est une aire protégée dont «les berges ne respectent pas les meilleures pratiques favorisant la biodiversité», observe Mme Lachance dans sa chronique titrée En route vers la COP15: les berges de Laval sous la loupe qu’on peut lire en ligne sur le site de la Fondation.
Elle parle précisément de ces berges aménagées pas plus tard que l’an dernier, là où «un tapis empêche la végétation de pousser» et où «une piste cyclable en gravier […] génère un transport de sédiments vers la rivière au printemps lorsque son niveau monte rapidement».
Momentum
Toujours selon la représentante de Fondation Rivières, Laval «gagnerait à naturaliser ces berges rapidement afin d’en faire de nouveaux refuges pour le vivant».
À cet égard, elle voit un alignement des astres avec la création, le mois dernier, d’une table de concertation régionale autour de la Trame verte et bleue lavalloise.
Alors qu’une vingtaine d’organisations locales et régionales seront appelées à contribuer à l’aménagement de ce patrimoine naturel dans l’objectif de contrer le déclin de la biodiversité, Montréal est actuellement le théâtre d’une conférence où l’on établira un nouveau cadre mondial de la biodiversité.
Parmi les recommandations du Collectif COP15 en matière de berges, Sophie Lachance cite celles qui consiste à donner la primauté à la préservation de la biodiversité dans la planification territoriale, à restaurer minimalement 20 % des écosystèmes dégradés d’ici 2030 – en priorisant les habitats d’espèces indigènes, les milieux humides et riverains ainsi que les espaces naturels à proximité des grandes agglomérations – et à favoriser un accès public aux cours d’eau.
«Ces cibles, qui seront discutées pendant la COP15, pourraient devenir une inspiration pour la Ville de Laval et d’autres Municipalités pour qu’elles prennent des actions concrètes afin de prioriser le vivant avant toute autre forme d’intérêt», écrit-elle.
Mais pour y arriver, les administrations municipales devront «déployer les moyens financiers et organisationnels nécessaires dans des délais justes», termine l’auteure qui s’intéresse aux enjeux environnementaux, particulièrement en matière de gestion de l’eau.