Ce jeudi 29 septembre, la Cour Suprême du Canada a rejeté la demande d’autorisation d’appel de l’arrêt de la Cour d’appel du Québec, daté du 21 mars 2022, de la Lavalloise d’Adèle Sorella.
Rappelons qu’au terme de son second procès en 2019, l’intimée est déclarée coupable des meurtres au deuxième degré de ses filles, alors âgées respectivement de 9 et 8 ans, après avoir été acquittée de deux accusations de meurtre au premier degré par un jury.
Chaque procès a mené à une condamnation de prison à vie.
Adèle Sorella se pourvoit pourtant contre ces verdicts de culpabilité. Elle plaide, entre autres, que la juge du procès a erré en droit en l’interdisant de soumettre au jury l’argument voulant que ses filles puissent avoir été tuées par une ou des personnes liées aux activités criminelles de son conjoint, celui-ci étant soupçonné d’être une tête dirigeante du crime organisé à Montréal.
La Cour d’appel du Québec, à l’unanimité, avait accueilli l’appel, infirmant ainsi les verdicts de culpabilité aux accusations de meurtre au deuxième degré et ordonne un nouveau procès sur ces accusations.
La Cour d’appel concluait donc que la juge du procès a commis une erreur en refusant à l’intimée de plaider la thèse de l’implication du crime organisé dans le meurtre des filles.
Selon la Cour d’appel, le lien entre le crime organisé et le conjoint de l’intimée, ainsi que la nature même du crime organisé, suffisaient pour rendre vraisemblable, et non uniquement spéculatif, l’argument proposé par l’intimée.
N’empêche, la Cour suprême du Canada a statué et refuse de porter l’oreille au Directeur des poursuites criminelles et pénales; ce qui occasionnera un troisième procès pour Adèle Sorella, 56 ans, en lien avec le meurtre de ses deux fillettes en mars 2009.
Notons finalement que le juge Kasirer n’a pas participé au jugement.