Nonobstant la flambée inflationniste, la crise énergétique et la pénurie de main-d’œuvre qui sévissent actuellement, la Ville de Laval devrait connaître une année record en termes d’investissements privés en 2022.
C’est du moins l’avis du maire Stéphane Boyer, qui fonde beaucoup d’espoir en cette année de relance post-COVID-19. Il se fie, entre autres, au nombre de projets autorisés depuis le début de l’année, mais aussi à bien d’autres à l’étude et sur le point d’être approuvés.
Annonces majeures à venir
Il promet d’ailleurs des «annonces majeures» au cours des prochains mois, tout particulièrement dans les secteurs «industriel et de la recherche et développement», se limitera à dire M. Boyer.
Pas moyen de savoir si ça regarde la Cité de la Biotech et encore moins si Laval s’apprête à accueillir l’usine et le centre de recherche de production de vaccins que Moderna s’est engagé à implanter au Canada, l’été dernier.
«Je ne m’avancerai pas là-dessus, mais on travaille fort pour attirer des entreprises des sciences de la vie à Laval», a-t-il soutenu tout en vantant les vertus de l’écosystème lavallois gravitant autour de l’INRS Campus biotechnologie-Armand-Frappier.
Rappelons que l’an dernier, 20 ans après sa création, la Cité de la biotechnologie et de la santé humaine du Grand Montréal dévoilait un important plan d’expansion dont les retombées estimées excèdent le milliard de dollars et 7500 emplois sur un horizon de 10 ans.
PIB en forte hausse
Si la pandémie a plombé l’économie mondiale ces deux dernières années, Laval s’en est admirablement bien sortie en maintenant les investissements publics et privés au-dessus de la barre du milliard de dollars en 2020 et 2021.
Autre indicateur de l’état de santé de l’économie d’une région est la valeur de tous les biens et services qui y sont produits.
À cet égard, Stéphane Boyer rappelle qu’à l’automne dernier, Desjardins projetait une croissance du produit intérieur brut (PIB) de plus de 11 % en 2021 à Laval, la plus forte au Québec. Pour l’année en cours, l’institution financière anticipait une hausse de 6,2 % du PIB lavallois comparativement à 5,3 % pour l’ensemble du Québec.
Plein-emploi
Le maire Boyer ne manque pas de rappeler que les Lavallois n’ont jamais été aussi nombreux en emploi alors que la ville-région affiche un taux de chômage de 3 %. À ce chapitre, Laval arrive tout juste derrière Chaudière-Appalaches qui domine le classement québécois avec un taux de 2,8 %.
Entre les mois de février 2020 et février 2022, le nombre de Lavallois occupés a crû de 25 300.
Il s’agit d’une hausse de 12 % par rapport à la situation qui prévalait avant la pandémie.
Dans la mise en rang des 17 régions administratives du Québec, Laval se classe également 2e pour le meilleur taux d’emploi avec un score de 64,1 %. Considéré par les économistes comme la mesure la plus représentative de la santé économique d’une région, le taux d’emploi correspond au pourcentage des personnes âgées de 15 ans et plus qui occupaient un emploi au moment de l’Enquête sur la population active (EPA) mensuelle de Statistique Canada.
Également, le mois dernier, la région lavalloise affichait le 3e meilleur taux d’activité avec 66,1 %, cet indicateur reflétant le pourcentage de la population en âge de travailler en emploi ou en recherche active d’emploi.
Enjeux et défis
Les différents indicateurs ont beau être au vert, Stéphane Boyer est conscient des enjeux et défis avec lesquels doivent composer les entrepreneurs et gens d’affaires.
«Même si l’économie va très bien, les investissements et la croissance du PIB sont au rendez-vous, il reste que la pénurie de main-d’œuvre est un problème criant en ce moment. Presque toutes les entreprises que je rencontre sont à la recherche d’employés», fait-il valoir, tout en évaluant à quelque 12 000 le nombre de postes à pourvoir sur le territoire.
«Pour répondre au manque de main-d’œuvre, beaucoup investissent massivement dans l’automatisation et la robotisation, ce qui contribue à la croissance», ajoute celui qui y voit une tendance lourde pour les années à venir.
Incidemment, l’administration Boyer prévoit lancer sous peu la seconde phase du Programme d’accélérateur d’opportunités qui a permis, l’an dernier, d’accompagner les PME désireuses de prendre le virage technologique et numérique.
Enfin, à l’automne, le Service de développement économique de la Ville tiendra un grand forum qui portera exclusivement sur la main-d’œuvre.