L’administration Demers-Boyer est résolument engagée dans la course pour accueillir l’usine et le centre de recherche de production de vaccins que Moderna implantera au Canada.
«Dans les prochaines semaines, nous multiplierons les communications avec Québec et Ottawa pour faire valoir les avantages de Laval», a déclaré Stéphane Boyer dans un récent communiqué. Il réagissait ainsi à l’annonce conjointe du ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, et du PDG de la biopharmaceutique américaine, Stéphane Bancel, le 10 août.
«Laval a tout ce qu’il faut pour accueillir un tel investissement, a assuré l’élu responsable du développement économique dans la 3e ville en importance au Québec. C’est tout simplement un match parfait et c’est ce qu’on veut faire valoir à la direction de Moderna».
Au moment de publier le communiqué, le 18 août, les autorités économiques lavalloises s’étaient d’ailleurs déjà manifestées auprès de la direction de Moderna.
Parmi ces ténors, le directeur général du Centre québécois d’innovation en biotechnologie (CQIB), Perry Niro. «L’implantation à la Cité de la biotech de Laval [permettrait] à Moderna de compter sur une chaîne logistique spécialisée en sciences de la vie ainsi que sur une expertise historique en infectiologie et en biofabrication avec notamment la présence de l’INRS Campus biotechnologie-Armand-Frappier», écrit-il.
Par ailleurs, la pharma américaine pourrait également compter sur l’innovation de la nouvelle génération d’entrepreneurs soutenue par l’incubateur scientifique dont il est à la tête, ne manque pas d’ajouter M. Niro.
Présidente-directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie de Laval, Caroline De Guire a rappelé pour sa part que «Laval valorise la recherche et l’innovation» dans l’industrie biopharmaceutique en plus de disposer «d’une communauté d’affaires résiliente, inclusive et vibrante qui lui confère un atout attractif et compétitif indéniable».
Fin prête
Selon le protocole d’entente intervenu entre Ottawa et Moderna, l’installation de pointe pour la production de vaccins à ARN messager (ARNm) devrait être en opération dès 2024, ce qui a fait dire au ministre Champagne que la construction devra débuter rapidement.
Qu’à cela ne tienne! La Ville de Laval et son partenaire institutionnel qu’est le Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie dévoilaient justement au printemps dernier un important plan d’expansion pour la Cité de la biotechnologie et de la santé humaine du Montréal métropolitain.
Selon les projections, la phase II de la Cité devrait générer des retombées d’au-delà d’un milliard de dollars et de 7500 emplois sur un horizon de 10 ans.
Inaugurée il y a 20 ans, la Cité de la biotech regroupe plus d’une centaine d’entreprises et institutions dont plusieurs sociétés internationales telles que Sanofi, GSK, Servier, Bausch Health, Roche, Servier, Charles River, Altasciences et Bio-K+.
Pour en revenir à Moderna, son projet d’investissement se chiffre en centaines de millions de dollars. Il créera entre 200 et 300 emplois en plus de maintenir une capacité de production annuelle de 30 millions de doses dès la première année d’exploitation de l’usine.
Enfin, précisons que l’implantation au pays de cette biopharma américaine, à qui l’on doit notamment le vaccin Moderna contre la COVID-19, représente «un important jalon de la Stratégie en matière de biofabrication et de sciences de la vie du gouvernement du Canada». Toujours selon le Ministère fédéral chargé de la politique économique et industrielle, la présence de Moderna contribuera à faire du pays «un centre d’excellence en technologie de l’ARNm».