Vingt ans après sa création, la Cité de la Biotech dévoile un important plan d’expansion dont on estime les retombées à plus d’un milliard de dollars et 7500 emplois sur un horizon de 10 ans.
Ce développement immobilier se déploiera de part et d’autre du boulevard Armand-Frappier au nord du boulevard Notre-Dame. Il s’agit des derniers terrains disponibles appartenant à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), pivot central de ce pôle de biotechnologie et de sciences de la vie du Montréal métropolitain établi en bordure de l’autoroute 15, à Laval.
Cette annonce s’inscrit dans le plan de relance mis en place par la Ville l’été dernier, a rappelé le maire suppléant et responsable du développement économique, Stéphane Boyer.
«La Phase II de la Cité de la Biotech permettra aux équipes de l’INRS de multiplier les partenariats en recherche dans des secteurs névralgiques à l’heure actuelle», a pour sa part indiqué le directeur général de l’établissement universitaire, Luc-Alain Giraldeau.
Astres alignés
Dans les cartons depuis quelques années, cette seconde phase de développement lancée le 21 avril profite d’un alignement des astres.
«Les sciences de la vie et les technologies de la santé étaient en pleine croissance avant la pandémie», mentionne le commissaire au développement économique à la Ville, Jean-Marc Juteau, ajoutant que la crise sanitaire, loin de freiner cet engouement, a contribué à accentuer la demande.
Incidemment, des discussions sont en cours depuis quelques mois avec des investisseurs de ce secteur d’activité hautement stratégique, confirment la Ville et son partenaire institutionnel de longue date.
Directeur des ressources humaines, administratives et financières à l’INRS, Claude Arbour ne manque pas de rappeler la création du Fonds stratégique pour l’innovation dans la foulée de la COVID-19, ce qui attise d’autant l’intérêt de l’industrie biopharmaceutique. En soutenant les investissements privés pour des projets de vaccins, de traitements et de biofabrication, le gouvernement fédéral cherche ainsi «à améliorer l’état de préparation à long terme du pays en cas de pandémie».
De son côté, la Ville souligne que les terrains de la Cité de la Biotech sont tous éligibles à des programmes de crédit fiscal.
D’anciennes terres
Ces terrains désormais mis en marché couvrent une superficie de 1,2 million de pieds carrés, soit l’équivalent de 16 terrains de soccer.
«Les terrains qui seront développés ne touchent en rien au Boisé Armand Frappier, qui se trouve plus à l’ouest», assure Jean-Marc Juteau. Ce dernier précise que les lots en question correspondent à d’anciennes terres agricoles qui servaient de pâturage pour les animaux de laboratoire. Rappelons qu’au début des années 1940, le microbiologiste Dr Armand Frappier avait transféré à Laval ses laboratoires de l’Institut de microbiologie et d’hygiène de l’Université de Montréal, qu’il avait fondé en 1938.
Des chiffres
Connu aujourd’hui sous le vocable de Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie, ce haut lieu de la recherche et de la formation universitaire de l’INRS est la pierre d’assise de la Cité de la Biotech.
On y compte quelque 110 entreprises et institutions qui mettent au travail plus de 5500 personnes dans un rayon de 3 kilomètres.
Depuis sa création en 2001, la Cité a généré plus de 4,5 milliards de dollars d’investissements privés. On y retrouve, entre autres, des sociétés internationales telles que Sanofi, GSK, Servier, Bausch Health, Roche, Servier, Charles River, Altasciences et Bio-K+ pour n’en citer que quelques-unes.