Le maire suppléant, Stéphane Boyer, le chef de l’opposition officielle, Michel Trottier, et le conseiller de la seconde opposition David De Cotis ont accepté de revenir sur les 12 derniers mois et d’expliquer en quoi la crise sanitaire avait changé la façon de faire de la politique.
D’emblée, les trois élus s’entendent pour dire que la COVID-19 a profondément chamboulé leur travail quotidien.
L’annulation de tous les événements depuis un an, couplée à l’interdiction de rassemblements dans les parcs et ailleurs, les ont privés de ce lien direct avec la population et ce contact humain leur manque cruellement, conviennent-ils.
Stéphane Boyer
«Comme élu, on représente nos citoyens. C’est une part importante de notre rôle», note le conseiller de Duvernay-Pont-Viau et numéro 2 de l’administration Demers, Stéphane Boyer.
Au cœur même de l’action politique municipale, ces échanges sur le terrain permettaient de rencontrer les gens, tâter le pouls de la population et l’informer des enjeux de l’heure.
«La pandémie nous a empêchés de se rencontrer en personne, mais ne nous a pas empêchés de communiquer», observe-t-il.
«Mes collègues et moi avons fait des centaines d’appels aléatoires dans la dernière année auprès d’organismes, citoyens et personnes âgées dans les résidence, simplement pour voir comment ça allait, poursuit-il. Le lien est toujours là, le contact est maintenu, mais sous une forme différente.»
Rapidement, les consultations publiques en ligne et les réunions sur les plateformes de visioconférence ont pris le relais et ça fonctionne, explique M. Boyer.
Incidemment, dans la foulée de la relance post-COVID-19, le vice-président du comité exécutif s’est donné le défi de rencontrer et consulter virtuellement une centaine d’organismes locaux et régionaux en 100 jours, question que les mesures à mettre en place répondent réellement aux besoins de la communauté.
Michel Trottier
Chef de Parti Laval, Michel Trottier dit avoir été rapidement confronté avec cette nouvelle réalité. «Notre assemblée générale annuelle était prévue dans les deux semaines suivant le confinement [décrété le 23 mars]» rappelle celui qui allait finalement tenir l’AGA le 1<+>er<+> juin en présence virtuelle d’une cinquantaine de membres.
«Ça nous a amenés à revoir nos pratiques», enchaîne le conseiller de Marc-Aurèle-Fortin en parlant des médias sociaux. C’est par l’entremise de ces différentes plateformes qu’en 2020 le parti a sondé les Lavallois en préparation de son programme électoral, qu’il tient ses consultations citoyennes mensuelles et maintient le contact avec les organismes du milieu.
«On n’a pas été coupés du citoyen ni de la communauté», soutient M. Trottier, précisant que les rencontres informelles dans les espaces publics ont fait place à des rencontres planifiées. «L’inconvénient, c’est qu’on le fait de façon virtuelle.»
Quant à la démocratie, elle est tout sauf mise à mal, affirme-t-il. Il en veut pour preuve le millier de branchements en direct les soirs de conseil, en hausse de 44 % par rapport à la période pré-pandémique.
David De Cotis
Conseiller municipal de Saint-Bruno représentant Action Laval, David De Cotis retient de la dernière année, entre autres aspects positifs, l’entraide et la générosité dont les citoyens ont fait preuve les uns envers les autres.
«Les gens sont plus sensibles au malheur des autres», fait-il remarquer, saluant au passage l’initiative des deux restaurateurs qui l’avaient contacté en avril 2020 pour offrir des repas aux familles et personnes esseulées vivant des moments difficiles.
«Sans rien demander en retour, pendant huit semaines, une demi-douzaine de restaurants se sont réunis pour concocter une trentaine de repas les vendredis soirs.»
À distance, l’appareil municipal a rapidement trouvé le moyen de maintenir les services, un tour de force, reconnaît-il. «On a mis tous les outils disponibles pour qu’on puisse faire notre travail», note celui qui dès le mois d’avril 2020 siégeait avec l’ensemble des élus en mode virtuel.
Quant aux mesures exceptionnelles mises en place l’été dernier, certaines gagneraient à être maintenues au-delà de la pandémie, fait valoir M. De Cotis, nommément l’assouplissement des règles visant les permis d’exploitation de terrasse pour les restaurants.