D’ici 2035, la Ville s’engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 33 %.
«Notre cible dépasse même celle proposée par l’Accord de Paris», a indiqué le maire Marc Demers après que le conseil municipal eut unanimement approuvé l’ambitieux objectif lavallois.
Rigueur
Conseillère municipale de Sainte-Rose et responsable des dossiers environnementaux au comité exécutif, Virginie Dufour n’a pas manqué de souligner l’apport de la Chaire de recherche en mobilité durable de Polytechnique Montréal, qui a accompagné le Service de l’environnement tout au long de cette rigoureuse démarche ayant permis d’établir cet objectif non moins ambitieux.
«Très, très peu de Villes dans le monde» se sont livrées à un tel exercice, à savoir d’évaluer le potentiel de réduction par secteur d’activité et de le valider par une analyse de faisabilité, a fait valoir celle qui se dit confiante d’atteindre la cible.
Suivi annuel
L’objectif de 2035 a notamment été établi à la lumière de l’inventaire des émissions de GES générées sur le territoire en 2018 (voir autre texte), mais également en tenant compte de la croissance démographique projetée à Laval.
Tenant une mise à jour annuelle de son empreinte carbone depuis 2016, Laval a été parmi les 100 premières municipalités en Amérique du Nord à participer à The Environmental Insights Explorer, une initiative de Google permettant de mesurer les sources de GES de même que l’efficacité des initiatives mises en place pour les réduire.
L’adhésion à ce programme faisait suite à la signature, en 2018, de la Convention mondiale des Maires pour le climat et l’énergie, laquelle visait à mobiliser les Villes pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat.
Train de mesures
Au cours des derniers mois, la Ville a posé une série de gestes visant à réduire de façon significative son empreinte environnementale dans les années à venir.
En juillet, elle adoptait un Règlement de contrôle intérimaire (RCI) concernant la protection des milieux humides d’intérêt sur son territoire, alors qu’en septembre la Ville se dotait de deux grandes politiques municipales.
On parle ici de la Politique de gestion écoresponsable du matériel roulant, incluant la poursuite du programme d’électrification d’une flotte municipale comptant quelque 1000 véhicules et équipements motorisés, et de la Trame verte et bleue, composée des trois plans directeurs ciblant la conservation et la mise en valeur des milieux naturels, la foresterie urbaine et les parcs et espaces publics.
Fonds vert
Cette planification stratégique projetée sur 15 ans s’ajoute à des mesures qui ont cours depuis des années, dont le programme de compensation des GES en vert duquel les promoteurs et développeurs immobiliers se voient imposer une tarification à la hauteur de l’empreinte écologique de leur projet de développement. En place depuis 2011, ce programme serait «unique au Québec, voire au Canada», se targue-t-on.
Ce fonds vert finance, par ailleurs, une pléiade de mesures visant la réduction des émissions de GES. Qu’il suffise de penser aux subventions versées à l’achat d’un vélo à assistance électrique et pour le remplacement d’un système de chauffage au mazout et sa conversion à l’électricité, Laval ayant été précurseur en pareille matière. Cette réserve financière permet également de cueillir gratuitement à domicile les appareils réfrigérants dont se débarrassent les Lavallois, un service qu’on ne retrouve nulle part ailleurs au Québec.
Actions à venir
Parmi les autres mesures prévues par l’administration Demers, celle-ci note la certification LEED pour tous les nouveaux bâtiments municipaux, l’électrification de tous les autobus de la Société de transport de Laval (STL) d’ici 2040 et la construction éventuelle de la future usine de biométhanisation, un équipement de 200 M$ qui transformera les matières organiques en biogaz.