La Chambre de commerce et d’industrie de Laval (CCIL) se montre favorable aux ajustements apportés au Programme d’expérience québécoise (PEQ), mais souhaite une réduction du nouveau délai de traitement des dossiers au ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration.
Contraint à mettre en veilleuse la réforme visant ce programme d’immigration économique, l’automne dernier, le ministre Simon Jolin-Barrette a déposé à la fin mai une nouvelle mouture «mieux adaptée aux besoins du marché du travail», selon l’association lavalloise des gens d’affaires.
Celle-ci juge toutefois que l’extension du délai de traitement des demandes menant à la délivrance du certificat de sélection du Québec (CSQ) est de nature à «pénaliser les entreprises et nuire à l’activité économique».
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De 20 jours, le délai de traitement passera à 6 mois, une fois la réforme adoptée.
Rappelons que pour les étudiants internationaux au Québec tout comme les travailleurs étrangers temporaires, l’obtention de ce certificat est une condition sine qua non à toute demande de résidence permanente auprès du gouvernement fédéral.
«Malgré la situation actuelle, le Québec doit demeurer attractif», déclare la présidente et directrice générale de la CCIL, Caroline De Guire, rappelant qu’il y a à peine 12 semaines, le Québec était confronté à une pénurie endémique de la main-d’oeuvre.
Elle ajoute que «cette réforme du PEQ jette les bases pour une réflexion durable quant à la relance économique des entreprise lavalloises dans l’après-crise», où les enjeux liés à la main-d’oeuvre sont appelés à évoluer rapidement, fait-elle valoir.
D’autant que les requérants «sont déjà ici et possèdent soit une expérience de travail québécoise, soit un diplôme du Québec, poursuit la PDG de la CCIl. Il faut savoir les garder».
Interconnexion Laval
Incidemment, la Chambre de commerce et d’industrie cite le programme Interconnexion Laval qu’elle déploie auprès de chercheurs d’emploi arrivés au pays depuis moins de cinq ans et employeurs en quête de travailleurs.
«Les membres de l’équipe poursuivent leur mandat et travaillent à pied d’oeuvre pour faire des maillages durables en entreprise. Depuis le début de la crise, des candidats continuent d’être placés en emploi», fait part Martine Lafrance, directrice main-d’oeuvre et diversité à la CCIL.
Deuxième terre d’accueil au Québec, Laval a plus que doublé sa population immigrante en 15 ans, celle-ci ayant augmenté de 123 % entre 2001 et 2016.
Selon les données du dernier recensement, 44 % des familles lavalloises étaient issues de l’immigration.