Depuis le début de la pandémie actuelle, les paramédics d’Urgences-santé ont fait plus de 6800 transports de citoyens ayant des cas suspectés de la COVID-19. Ceux-ci doivent donc prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer leur propre sécurité.
«Nous devons maintenant penser nos interventions de façon différente, explique Félix Larivière, résident de Chomedey et paramédic. L’emphase est mise sur la protection contre l’exposition, autant pour nous que les autres personnes lorsque nous arrivons dans les hôpitaux.»
«Par chance, nous sommes habitués aux nouvelles situations et sommes capables de nous adapter rapidement», ajoute Benoit Chapdelaine qui fait ce métier depuis 24 ans.
L’homme de Fabreville note également que les mesures de confinement ont réduit les appels d’autres types d’intervention qu’ils avaient l’habitude de faire.
Intervention
Lors de leur intervention, les paramédics tentent de faire une première évaluation à deux mètres de distance.
«Dès que nous avons un doute, nous prenons toutes nos précautions, poursuit M. Chapdelaine. Quand le patient est avec nous, nous devons avoir l’uniforme complet, car, parfois, nous apprenons qu’un proche est touché seulement lorsque nous sommes rendus dans l’ambulance.»
Cet uniforme les couvre de la tête aux pieds, comprenant une combinaison, un masque, une visière, un bonnet et des gants. «Après nos appels, nous devons aussi désinfecter 100 % de l’ambulance pour éviter tout risque de transmission», explique M. Larivière.
La situation est d’autant plus difficile lorsqu’ils doivent intervenir auprès de personnes âgées qui habitent dans une résidence ou un centre d’hébergement. «Nous rentrons presque toujours avec l’uniforme complet, car il arrive que l’information n’est pas claire, affirme Benoit Chapdelaine. On ne sait jamais s’il y a des cas de COVID-19 ailleurs sur l’étage et si nous risquons d’être exposés.»
Retour
À la fin d’un quart de travail, les paramédics doivent suivre un protocole pour éviter de ramener le coronavirus à la maison et d’exposer les membres de leur famille.
«On se douche et on se change pour arriver en vêtements civils à la maison, décrit M. Chapdelaine qui agit aussi à titre d’enseignant pour les futurs paramédics. En arrivant chez moi, je vais dans la douche et je lave immédiatement mon uniforme.»
«Au début de la crise, c’était un peu plus difficile, car il y avait la crainte de ramener le virus avec nous, mais on s’habitue», souligne quant à lui Félix Larivière.
Reconnaissance
La situation actuelle permet de reconnaître de nombreux métiers du domaine de la santé, incluant le poste de paramédic.
«Je pratique ce métier depuis 24 ans et c’était déjà très valorisant, mais c’est encore plus impressionnant depuis les cinq à six dernières semaines, confie Benoit Chapdelaine. Les gens et voisins nous applaudissent lorsqu’ils nous voient passer. C’est vraiment très nice.»
Les deux hommes tiennent aussi à souligner le respect des mesures gouvernementales par la majorité de la population et l’importance de continuer dans cette direction.