À quelques jours de l’ouverture de la Conférence de Madrid sur les changements climatiques (COP25), les experts du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) ont lancé un nouveau cri d’alarme.
Si on veut atteindre la cible de l’Accord de Paris sur le climat en 2100, les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) devront être réduites annuellement de 7,5 % d’ici les 10 prochaines années. Le défi est colossal, mais réalisable si tout le monde y met du sien, assurent les spécialistes de l’ONU.
Pour mettre les choses en perspective, ces 10 dernières années ont vu les émissions de GES progresser de 1,5 % par année avec un sommet de 2 % en 2018.
À ce rythme, la température moyenne de la planète augmentera de 3,4 degrés Celsius d’ici la fin du siècle, soit un réchauffement excédent plus du double la cible fixée à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels.
Cercle vicieux
Parmi les effets du dérèglement climatique sur la planète et l’humanité, il y a bien sûr la fonte des calottes polaires et les ouragans qui gagnent en nombre et en intensité, mais aussi la sécheresse extrême, les orages violents, la foudre et les incendies de forêt apocalyptiques qui en découlent.
Une image satellite projetée lors de la conférence prononcée, le 20 novembre, par l’ambassadeur du climat à Laval, Alexandre Warnet, illustrait une planète en proie aux flammes.
«C’était au moment où l’on disait « l’Amazonie brûle »», commente le conférencier au sujet de cette mappemonde incandescente croquée le 24 août dernier.
«Toutes les régions du monde sont touchées, poursuit-t-il. Regardez l’Afrique, l’Amérique du Nord, l’Europe, le Maghreb, le Moyen-Orient. Et il y a une partie du monde qu’on ne voit pas.»
Voilà un exemple troublant du cercle vicieux dans lequel la planète est empêtrée.
Causés par l’augmentation de la concentration des GES dans l’atmosphère, les changements climatiques attisent les feux de forêt qui contribuent – à leur tour – à relâcher dans l’atmosphère ce puissant GES qu’est le gaz carbonique stocké dans ces puits de carbone que sont les forêts.
Note d’espoir
Instigateur du mouvement Laval en Transition, Alexandre Warnet rappelle qu’il n’est pas trop tard pour renverser la vapeur, mais qu’il faut si mettre rapidement.
«La mobilisation massive doit devenir la priorité collective de notre espèce et de nos communautés locales, régionales et nationales. On doit faire de la transition écologique notre projet de société», insiste-t-il en exhortant les citoyens à devenir des agents de changement et gardiens de la Terre.
Si chaque geste compte, encore faut-il changer son mode de vie comme, par exemple, adopter une alimentation majoritairement végétale, fait valoir M. Warnet.
Incidemment, la 4e action dans la mise en rang des 100 mesures les plus significatives pour réduire les changements climatiques est à la portée de tous et ne dépend d’aucun gouvernement: réduire de 50 % sa consommation de viande.
«On a tout ce qu’il faut pour passer à l’action», termine-t-il sur une note d’espoir.