Défendant le règlement qui augmentera dès 2021 la taxe sur l’immatriculation de 50 $ dans 81 de 82 municipalités de la région métropolitaine, le maire Marc Demers soutient que les fonds serviront à des projets importants de transport en commun.
Cette taxe permettrait de dégager un surplus évalué jusqu’à 101 M$.
«Le transport collectif est un des nombreux ingrédients pour augmenter la qualité de vie et diminuer la congestion routière», a-t-il ajouté.
Durant l’assemblée des 28 membres de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), seul le maire de Boucherville, Jean Martel, s’est opposé à la proposition. À noter que les Montréalais paient déjà cette somme supplémentaire depuis 2011.
«Immobilisme des décideurs»
Selon le dirigeant de l’île Jésus, des problèmes surviennent lorsque des projets ambitieux sont ralentis par les administrateurs.
«Le meilleur exemple, c’est l’autoroute 19 qu’on attend depuis 40 ans, a-t-il précisé. Si quelqu’un faisait le calcul des coûts en temps, santé et usure sur les automobiles engendrés par la congestion sur cette artère, je suis certain que le total aurait pu facilement rembourser le projet.»
«Le sondage sur la mobilité le plus important, on l’a vécu aux élections provinciales, quand la CAQ a été élue avec sa plateforme riche en transport.»
– Marc Demers, maire de Laval
C’est pourquoi il souhaite aller de l’avant avec la hausse de taxe, une façon de couvrir les coûts d’opération. «Quand le gouvernement soutient le transport en commun, c’est souvent en frais d’immobilisations non-récurrents, explique M. Demers. Par exemple, il peut payer 80 ou 90 % d’une flotte d’autobus.»
Pour les salaires des chauffeurs, coûts des réparations ou de la gestion du réseau, cela incombe aux sociétés de transport de payer la facture.
Sauver du temps
En entrevue avec Radio-Canada, le maire avait mentionné que bien des citoyens seraient contents s’il leur demandait «de payer un dollar par semaine pour économiser une heure ou deux dans les transports».
S’il lance que cet intervalle de temps était un exemple, il ajoute que même 10 ou 15 minutes de moins en allant et revenant du travail serait apprécié. «On ne peut pas enlever la congestion avec un coup de baguette, affirme-t-il. Notre but, c’est de la réduire.»
Enjeu
L’importance de la mobilité en banlieue de Montréal est connue depuis longtemps, mais a été particulièrement mise en lumière lors du Forum sur la mobilité et le transport collectif tenu à Laval, en avril 2018.
Pour l’événement, une étude commandée par la Ville calculait, pour la Rive-Nord, les coûts associés à quatre facteurs émanant du trafic dense: perte de temps, coûts d’utilisation du véhicule, consommation additionnelle de carburant et pollution atmosphérique.
Selon les estimations, le total pourrait plus que doubler entre 2008 et 2018, passant de 582 M$ à 1,253 G$.
Opposition
Deux membres d’Action Laval dont Michel Poissant, conseiller de Vimont et leader du parti, ainsi que David De Cotis, conseiller de Saint-Bruno et critique en matière de transport, ont dénoncé avec vigueur la nouvelle taxe approuvée par M. Demers.
«Le maire de Laval est totalement déconnecté de la réalité du bon monde de Laval, s’est indigné M. Poissant par voie de communiqué. Cette administration doit rendre des comptes sur sa gestion de l’argent des Lavallois et cesser de toujours recourir à la solution d’ajouter des taxes. Il faut maintenant augmenter les services, pas les taxes!»
Solution proposée
Accusant l’équipe du maire d’un «manque flagrant de rigueur administrative et de l’absence totale d’imagination», les deux politiciens soutiennent que les sommes nécessaires à l’amélioration du transport collectif sont disponibles.
«Nous savons tous que la Ville a un surplus budgétaire de plus d’un demi-milliard, rappelait M. De Cotis. L’argent est déjà là pour offrir de meilleurs services aux citoyens.»
Selon le parti de la deuxième opposition, le Fonds vert pourrait répondre à ce besoin financier pour le transport collectif, avec l’avantage qu’il est déjà financé par les automobilistes.