Actif depuis près de quatre ans, un comité de parents impliqués pour l’ouverture d’une école alternative dans l’ouest de Laval a organisé quatre rencontres d’information pour répondre aux questions des citoyens, fin avril et début mai.
Les séances tenues aux bibliothèques Gabrielle-Roy, dans Fabreville, et Yves-Thériault, dans Sainte-Dorothée, ont rassemblé près de 25 personnes à chaque fois.
«Nous sommes parmi les chanceuses, nos enfants ont été acceptés à l’école le Baluchon, a révélé Josiane Léger-Filiault, présidente du groupe, en référence à sa sœur et elle-même. Ce n’est pas le cas de tous.»
Les rencontres ont été planifiées à la suite d’un sondage lancé par la Commission scolaire de Laval (CSDL) pour obtenir le pouls des résidents lavallois. «Il y a plusieurs mythes que nous voulions démystifier, a ajouté la Lavalloise. Souvent, les gens pensent que ça s’adresse aux enfants avec des difficultés. C’est faux.»
Implication
Si les séances d’information étaient cruciales, c’est que les parents doivent savoir dans quoi ils s’embarquent. Selon le Réseau des écoles publiques alternatives du Québec (RÉPAQ), «la création d’une école alternative est, la plupart du temps, l’initiative d’un groupe de parents et d’enseignants, qui unissent leurs voix auprès de leur commission scolaire afin de mettre sur pied un tel projet.»
«Ce qu’on dit toujours, c’est que l’école alternative est pour tous les enfants, mais pas tous les parents»
– Josiane et Geneviève Léger-Filiault
L’implication des parents ne s’arrête pas là. «Dans certains établissements, les parents ont toujours accès aux classes et peuvent donc aider avec la surveillance pendant que le proffeseur aide un petit groupe», donne en exemple Geneviève Léger-Filiault, membre du regroupement, comme sa sœur Josiane.
La cogestion par la direction, les parents, professeurs et élèves est d’ailleurs un des principes fondamentaux de l’éducation alternative.
Intérêt
Philippe Castelo est tombé en amour avec l’ambiance lors de sa visite à l’école Le Baluchon, dans Sainte-Rose. «Il n’y avait pas de rang d’oignon et c’était bruyant, relate-t-il. Il y avait de la vie.»
Son enfant a été refusé par manque de place. Sachant qu’il habite dans l’ouest de Fabreville, il n’a même pas envisagé envoyer son fils à l’Envol, située dans Saint-Vincent-de-Paul.
Il craint que son enfant soit mal adapté aux écoles régulières. «Mon gars ne peut pas s’asseoir une journée complète, raconte-t-il. Ils vont dire qu’il a besoin de médicaments.»
De son côté, la résidente de Sainte-Dorothée Perrine Mangeot a envoyé son enfant au public et au privé, pour conclure qu’elle voulait essayer autre chose. «C’est plus généralisé dans le nord de l’Europe, particulièrement chez les pays scandinaves, explique-t-elle. Cependant, vu la date prévue d’ouverture, mon enfant ne pourra pas y participer, puisqu’il entrera en 5e année.»
Le comité espère l’ouverture des nouvelles classes à l’automne 2020.