Entre juin 2006 et mars 2011, l’entreprise a admis avoir participé à un complot pour l’obtention de contrats d’excavation pneumatique et d’installation d’une protection cathodique dans les villes de Gatineau, Rosemère et Boucherville.
Luttant contre les cartels, le Bureau de la concurrence avait entamé son enquête en décembre 2011 à la suite d’une dénonciation dans le cadre de ses Programmes d’immunité et de clémence.
Gaétan Turbide
Aqua-Réhab (devenue Aquaréhab Eau Potable le 10 juin 2010) avait défrayé la manchette à l’hiver 2010 en raison de son acquisition par une société d’investissement dont le coactionnaire était l’ex-directeur général de la Ville de Laval, Gaétan Turbide.
La Presse y révélait cette transaction au montant de 7,4 M$ survenue à l’été 2009, moins de 8 mois après que M. Turbide eut quitté la haute fonction publique lavalloise, tout en soulignant que l’entreprise acquise fournissait des services à Laval depuis 2007.
À l’automne 2010, M. Turbide s’est départi de ses parts dans Aquaréhab, dont il présidait aux destinées, lorsqu’il a repris du service à la Ville de Laval.
Celui qui en avait été le directeur général de 2006 jusqu’à ce qu’il quitte pour le secteur privé en 2008 a été réengagé à ce poste par le maire Gilles Vaillancourt le 20 septembre 2010 en remplacement de Richard Fleury, qui quittait pour des raisons de santé.
Suspension et démission
Alors que la commission Charbonneau s’apprêtait à le faire témoigner sur le système de truquage d’appels d’offres publics qui a longtemps sévi à Laval, Gaétan Turbide s’est vu retirer de ses fonctions de dg le 6 mai 2013 par les élus de la Ville.
Neuf jours plus tard, coup de théâtre à la Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction.
Le matin même où il devait être appelé à la barre pour ouvrir le chapitre visant la corruption à Laval, la Commission se ravise et décide de ne pas le faire entendre.
La volte-face s’appuyait sur un test de polygraphe dont les résultats faisaient douter de la crédibilité de ce témoin fort attendu à la commission Charbonneau.
De fait, dans les mandats d’arrestation des 37 coaccusés liés au scandale de la corruption à Laval mis au jour par l’UPAC le 9 mai 2013, Gaétan Turbide est clairement identifié parmi les conspirateurs.
Mais tout comme les cinq autres délateurs cités dans les actes d’accusation, M. Turbide a choisi de retourner sa veste et de collaborer avec la justice, s’évitant ainsi d’être accusé au criminel.