Depuis plus de deux mois, ils font campagne sur le territoire en rencontrant les citoyens pour leur vendre le programme respectif de leur formation politique. Le Courrier Laval a fait le tour de chacun des candidats.
François Pilon
Député sortant du NPD, François Pilon désire un second mandat dans Laval—Les Îles. L’environnement, les infrastructures et la qualité de vie des aînés et de la classe moyenne sont au cœur de ses préoccupations.
M. Pilon veut s’inspirer de Calgary pour faire un système de bassin versant. «Quand il y a de grosses pluies, les égouts domestiques se déversent dans la rivière. J’en avais discuté avec les anciens maires Gilles Vaillancourt et Alexandre Duplessis, sans jamais que le projet débloque. Marc Demers trouve que c’est une excellente idée et si je suis élu, j’irai de l’avant. Ça cadre bien avec M. Demers qui veut ouvrir une plage en 2017», indique-t-il.
M. Pilon s’insurge quand on lui dit qu’il n’a rien fait au cours des quatre dernières années. «Nous avons réglé plusieurs problèmes en immigration. Je suis fier de dire que j’ai été pigé au hasard parmi 308 députés pour proposer un projet de loi. Tous les partis étaient en faveur de mon projet modifiant la Loi sur la sécurité de la vieillesse (arrangements funéraires), sauf les conservateurs. Selon les règlements de la Chambre des communes, un député peut déposer un seul projet de loi.»
Ancien col bleu de Laval, François Pilon habite la circonscription, plus précisément le quartier Laval-Ouest.
Fayçal El-Khoury
Candidat libéral, Fayçal El-Khoury affirme sur Facebook «qu’un gouvernement libéral assurera le financement des projets prioritaires de transport collectif, en quadruplant les investissements, fournissant un financement flexible aux villes pour que leurs projets voient le jour et en assurant un financement prévisible et à long terme.»
D’origine libanaise, Fayçal El-Khoury souhaite défendre avec acharnement les intérêts de Laval—Les Îles au Parlement, à Ottawa.
Le Courrier Laval a multiplié les démarches pour obtenir une entrevue d’une quinzaine de minutes avec le candidat libéral mais M. El-Khoury n’a jamais retourné nos appels.
Roland Dick
Candidat conservateur, Roland Dick est en accord avec son parti qui veut adopter une loi interdisant de prêter serment à visage couvert lors des cérémonies de citoyenneté.
M. Dick ne s’en cache pas. «Le port du niqab est devenu un enjeu de la présente campagne. On est le seul parti qui veut introduire cette mesure. On ne peut pas attaquer nos valeurs. C’est un non-respect pour la terre d’accueil. Je suis un immigré et je suis fier d’être Québécois, Canadien et Lavallois», admet l’homme originaire du Liban.
L’économie, la protection des enfants et la sécurité des communautés figurent parmi ses priorités. «Avec mes engagements dans la communauté et mes contacts, je serai le pont entre Ottawa et Laval. En 2006, Laval a reçu 60 M$. Nous avons besoin plus que cela. Ça fait 20 ans que Laval est loin des enjeux. Nous sommes bien représentés au municipal, provincial, mais pas au fédéral», lance-t-il.
«M. Pilon a présenté un seul projet: les arrangements funéraires. Ils sont où les projets pour les jeunes, ceux qui sont vivants?» questionne-t-il.
Architecte de formation, Roland Dick, qui travaille dans la construction-conception, réside dans le quartier Duvernay.
Nancy Redhead
Candidate du Bloc québécois, Nancy Redhead s’engage à bloquer le projet d’oléoduc Énergie Est. Selon elle, le tracé prévu ne présente «aucune acceptabilité sociale ni aucun dividende, seulement des risques».
Le réinvestissement dans les logements sociaux et l’intégration des immigrants figurent également parmi les principaux enjeux autant pour le comté que pour le Québec pour la femme originaire du Pérou.
«Il faut mieux organiser les programmes de logements sociaux. Le désinvestissement annoncé par Ottawa priverait le Québec de quelque 120 000 logements abordables au cours des 4 prochaines années», précise-t-elle.
«Il faut donner plus d’information aux communautés culturelles et aussi à nos citoyens. Je vais m’assurer de faire connaître les programmes pour favoriser l’intégration», ajoute-t-elle.
Militante pour la souveraineté depuis 1995, Mme Redhead s’est impliquée bénévolement comme entraîneuse au soccer et présidente de l’Association de ringuette Laval. Elle a donné des cours de catéchèse et fait du bénévolat au Centre d’écoute de Laval. «Je suis communautaire», conclut-elle fièrement.
Femme d’affaires, Nancy Redhead demeure dans le comté depuis 1994, plus précisément à Sainte-Dorothée.
Faiza R’Guiba-Kalogerakis
Candidate du Parti vert, Faiza R’Guiba-Kalogerakis s’insurge contre les candidats qui suivent la ligne du parti, tout en ignorant l’opinion de leurs électeurs sans les consulter. «Nous sommes le seul parti qui n’a pas de whip qui surveille la ligne du parti. Nous sommes à l’écoute de nos électeurs. D’ailleurs, si je suis élue, je les sonderai», précise-t-elle d’entrée de jeu.
«Je suis la porte-parole du comté. Je ne suis pas là pour imposer un concept comme le font les autres partis. Dans Laval—Les Îles, les gens ont un intérêt pour la pollution, les aînés et l’étiquetage des fruits et légumes», ajoute-t-elle.
Mme R’Guiba-Kalogerakis fait valoir que son parti s’oppose au projet de pipeline d’Énergie Est. Selon la candidate, Enbridge et l’Office national de l’énergie transgressent «notre droit à l’accès à l’eau potable et ignorent les accommodements des premières nations». «L’autorisation donnée pour qu’Enbridge puisse faire couler chaque jour 270 000 barils de pétrole brut vers Montréal dans son pipeline 9B est intolérable. Surtout si nos municipalités n’ont toujours pas de plan d’urgence en cas de déversement», termine-t-elle.
Conférencière dans la vie de tous les jours, Faiza R’Guiba-Kalogerakis habite à Montréal.
Yvon Breton
Le candidat du Parti Marxiste-Léniste du Canada, Yvon Breton, veut démocratiser le système électoral. «Ce sont les partis politiques qui décident des ordres du jour, les candidats sont présélectionnés, etc. On doit envoyer des travailleurs et des jeunes comme candidats. Il faut briser le cartel de partis qui existe», précise-t-il.
Il invite la classe ouvrière et l’ensemble des Lavallois à rejeter le plan d’action des autres partis pour payer les riches. «Le peuple doit prendre le contrôle de la direction de l’économie par le renouveau démocratique. Tous les partis néo-libéraux donnent l’argent aux plus riches, nous voulons renverser la tendance», poursuit-il.
Le candidat M.-L. admet que la religion crée des tensions. «C’est ce que les gens me racontent dans le porte-à-porte.»
Pour ou contre le port du niqab? Yvon Breton croit que c’est une fausse question. «Ça ne fait aucune différence de porter le niqab. Nous avons un manque d’information dans ce dossier.»
Traducteur de formation, Yvon Breton a habité Fabreville durant plusieurs années. Il réside maintenant à Montréal.