«Vous vous promèneriez avec 300 ou 400 $ dans les mains?» demande le sergent Stéphane Pilon. Les jeunes manipulent en public des appareils parfois encore plus coûteux et tentants pour les voleurs en puissance. À Laval, Montréal et Longueuil, l’heure de la sensibilisation a sonné, le 15 février.
La prudence dicte de ne pas exhiber ces appareils inutilement, d’éviter les endroits isolés et mal éclairés, d’être sensible à ce qui se passe autour et d’être vigilant quand on est bousculé ou coude à coude dans une foule.
Terminus et McDo
Toute la journée, les policiers des trois municipalités font passer ce message en distribuant des cartons d’information aux terminus et stations de métro. Les usagers ciblés, âgés de 12 à 24 ans, y vont et viennent en grand nombre.
À Laval, la campagne bat son plein aux terminus Cartier, Montmorency et Le Carrefour. Elle s’étend également aux restaurants McDonald’s.
D’ici quelques semaines, les policiers investiront les écoles, les centres commerciaux et d’autres endroits fréquentés par les jeunes.
Insouciants
En matinée, de jeunes utilisateurs du terminus Montmorency, écouteurs aux oreilles, branchés sur leur baladeur ou leur téléphone intelligent, acceptaient le carton tendu par une policière.
«Ils textent, parlent au téléphone, surfent sur Internet et les gens les voient… Souvent, c’est des crimes d’opportunité», décrit le sergent Pilon.
Le plus souvent, les filous s’emparent de l’objet convoité en l’arrachant des mains de leur victime. Certains utilisent les astuces des pickpockets. D’autres agissent en groupe et intimident leur cible.
Le profil de ceux qui commettent les vols peut varier, mais il s’agit majoritairement d’adolescents ou de jeunes adultes. «Ça se fait entre jeunes, résume Stéphane Pilon. Mais ce n’est pas un phénomène de gangs de rue.»
Pas répandu
«En 2011, on a comptabilisé 99 vols de téléphones intelligents et de gadgets électroniques comme des tablettes ou des iPod touch, sur tout le territoire lavallois», indique le lieutenant Julien Kicinski.
«Souvent, c’est dans les transports en commun que les gens utilisent leurs appareils et se font remarquer», observe-t-il. Les voleurs passent ensuite à l’acte, sur le quai, à la sortie d’un bus, etc.
Le phénomène n’est pas encore problématique à Laval, note le lieutenant. «On fait de la prévention.»
Pour l’instant, les agressions plus violentes se concentrent à Montréal, précise le sergent Stéphane Pilon. Mais mieux vaut être prudent. «Le message, c’est: ne vous battez pas. Ce n’est que du matériel. Notez la description [des voleurs], et appelez-nous. On va faire une enquête.»