Le nouveau président du conseil, Paul Paré, se cherche une grosse pointure pour «faire arriver tous les projets» qu’il mijote. En poste depuis l’automne, M. Paré, qui préside aussi une agence de communication, voit grand. Son futur d.g. aura notamment à diriger ce qu’il appelle «une campagne majeure» dont il entend jeter les bases dès 2007. «Ce sont des millions qu’on veut aller chercher», dit-il, rappelant l’importance du centre hospitalier lavallois et signifiant que le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Laval est la plus importante institution du genre au Québec. La commande est lourde, mais il est convaincu qu’il trouvera, pour se faire, l’homme ou la femme de la situation. «Le milieu de la philanthropie regorge d’excellentes pointures», fait-il observer, convaincu de pouvoir combler ce poste hautement stratégique d’ici la fin du mois de juin.
Transparence
Paul Paré ne prend pas à la légère le processus de sélection qui mènera «en toute transparence», assure-t-il, à la nomination du prochain directeur général de la Fondation. Un comité de sélection a été dûment mis sur pied, une firme spécialisée en recrutement de dirigeants d’organismes caritatifs a été mandatée et un appel de candidature a été lancé, ce week-end. Voilà les moyens mis en place afin de se donner toutes les chances de choisir le meilleur candidat disponible sur le marché.
Cette série de mesures avaient été totalement escamotées en 2003, lorsque le président Jean Valois, sans emploi rémunéré à l’époque, s’était autoproclamé directeur général de la Fondation, après avoir congédié le D.G. en poste, Normand Girard.
On se rappellera que ce congédiement avait valu à la Fondation une poursuite d’un quart de million de dollars en Cour supérieure pour bris de contrat. Huit mois plus tard, la Fondation acceptait de verser 100 000 $ en compensation à la partie demanderesse dans un règlement hors cours.
Au cours de cette difficile année de transition, M. Valois opérait la Fondation de la Cité de la Santé un peu à la manière d’une société secrète, refusant systématiquement de rendre public le rapport annuel de l’organisme de bienfaisance et d’identifier les nouvelles nominations au sein de son conseil d’administration.
Présence dans le milieu
Paul Paré exigera de son nouveau directeur «qu’il soit en communion avec le conseil d’administration et le comité exécutif de la Fondation» et «qu’il soit présent dans la communauté d’affaires». À cet égard, l’actuel directeur général n’est manifestement pas l’homme de la situation.
Invisible au cours de ces quatre années passées à la direction générale de la Fondation de la Cité de la Santé, Jean Valois avait, ironiquement, invoqué le manque d’implication auprès des milieux d’affaires lavallois de l’ex-d.g. Normand Girard pour expliquer son congédiement, le 28 février 2003.
Ce printemps, la Fondation et son directeur général, Jean Valois, ont convenu de mettre un terme à leur association. M. Valois qui n’a pas retourné notre appel demeurerait en fonction jusqu’à la fin de l’été.
Trois nouvelles figures ont joint les rangs du conseil d’administration de la Fondation de la Cité de la Santé ces derniers mois. Il s’agit de Kathleen Zicat, vice-présidente de la Banque Nationale pour la région administrative Laval/Nord et Ouest du Québec, Jean-François Lacroix, directeur régional de la société de placement RBC Dominion valeurs mobilières, et Andrée Courteau, directrice générale de Tourisme Laval.
Ces nouveaux venus comblent les postes laissés vacants à la suite des départs de Me Luc Villiard (aujourd’hui gouverneur de la Fondation), de l’ex-directeur adjoint du Service de police de Laval Serge Delisle (promu au poste de directeur du service de police de Québec) et de l’homme d’affaires Assaad Abdelnour.
Deux postes ouverts
Le président Paul Paré a par ailleurs indiqué qu’un amendement aux statuts et règlements de la Fondation a permis de faire passer de 13 à 15 le nombre de sièges au conseil d’administration.
Il entend consacrer ces deux nouveaux postes à des personnalités bien en vue des milieux pharmaceutique et manufacturier lavallois, les administrateurs en poste actuellement provenant essentiellement du secteur des services.
Paul Paré dont la profession de communicateur est d’orchestrer des campagnes d’image entend mettre à contribution tous les administrateurs de son conseil pour assurer le succès d’une campagne majeure dont l’objectif est d’attirer une dizaine de millions de dollars sur un horizon de trois ans.
S’il cherche un «directeur général qui rayonne», ses attentes envers son conseil sont tout aussi élevées, alors que les administrateurs auront à jouer un rôle clé dans les mois et les années à venir.
Siégeant au conseil de la Fondation depuis maintenant quatre ans, Paul Paré est président et chef de la direction de l’Agence Tonik, cette firme de publicité qui a planifié, réalisé et produit tous les éléments de la campagne Laval, plein d’affaires à faire. Une campagne intégrée d’un million de dollars qui a permis à Tourisme Laval de rafler le prix «publicité télévisée» lors du gala qui célébrait les plus belles réalisations promotionnelles de l’industrie touristique en 2006. Laval, plein d’affaires à faire avait également valu une nomination à la région dans la catégorie campagne promotionnelle à la radio. (S.ST-A.)