Plus de 37 000 constats d’infraction en zone scolaire ont été remis en 2022 selon les données récoltées par les différents corps policiers du Québec.
À Laval, ce sont 5541 constats qui auraient été octroyés lors de cette même période.
Pierre Brochet, directeur du Service de police de Laval (SPL), a toutefois affirmé que ce nombre était «très conservateur» lors d’une conférence de presse tenue par l’Association des directeurs de police du Québec (ADPQ).
«C’est complexe, car nous ne compilons pas les lieux des infractions habituellement, précise celui qui agit aussi à titre de président de l’ADPQ. […] Il fallait y aller en reprenant les données des opérations ciblées qui peuvent se dérouler sur quelques jours.»
Le nombre pourrait donc se situer bien au-dessus des 37 000 constats comptabilisés, ce qui représenterait déjà une moyenne mensuelle supérieure à 3000 infractions par mois pour l’ensemble de la province.
M. Brochet a aussi rappelé qu’une étude publiée en juin par la Société de l’assurance automobile du Québec évaluait que 71% des automobilistes ne respectaient pas la limite de vitesse en zone scolaire. Il s’agit d’un constat «désolant et préoccupant» selon le directeur lavallois.
«Ces statistiques démontrent à quel point les policiers sont engagés et travaillent fort pour assurer la sécurité des enfants, mais ça reste insuffisant, a-t-il poursuivi. Pour éviter des morts et des blessés, protéger les jeunes, il va falloir que tous les usagers de la route se sentent interpellés.»
Éviter les accidents
L’ADPQ a d’ailleurs invité Michel Boucher, père de famille ayant perdu son fils de 14 ans dans un accident de la route, à venir témoigner lors du dévoilement des données obtenues.
«Mon premier contact avec la police et les ambulanciers fut lors de l’accident de mon fils, a-t-il expliqué. Les policiers et ambulanciers sont venus au salon [funéraire] nous donner leurs condoléances tellement la tragédie les avait touchés. C’est là que j’ai vu les hommes et les femmes derrière leur métier.»
Après ces événements, il a entamé son implication en devenant président du Tour du silence de la Rive-Sud et en s’impliquant dans les écoles pour sensibiliser les plus jeunes. Il est également l’instigateur des panneaux de partage de la route.
«Depuis la pandémie, nous remarquons que la population semble avoir perdu [ses] repères en courtoisie et sécurité scolaire, a-t-il ajouté. Nous remarquons que, souvent, les parents viennent porter leurs enfants près des écoles pour les protéger, mais, en roulant trop vite, ce sont eux qui mettent en danger les autres enfants qui viennent à vélo ou à pied.»
Il croit aussi qu’il est important de maintenir «la pression envers les citoyens» pour les inciter à respecter les règles de sécurité routière, «afin que toutes les familles du Québec ne subissent pas ce que j’ai vécu».
Campagne de sensibilisation
Par ailleurs, l’ADPQ a également profité de l’occasion pour dévoiler une nouvelle capsule de valorisation de la fonction policière. Il s’agit de la huitième production diffusée par l’organisation.
«[Cette campagne de valorisation] a quatre grands objectifs : mieux faire connaître le quotidien des policiers, faire découvrir l’humain derrière l’uniforme, développer les bons réflexes et sensibiliser les citoyens, puis augmenter la fierté de l’ensemble des policiers et partenaires», a expliqué le directeur général de l’ADPQ Didier Deramond.
Cette nouvelle capsule sera diffusée sur le site internet et les réseaux sociaux de l’ADPQ.