Virginie Dufour rejette les critiques de l’opposition officielle selon lesquelles le comité exécutif (CE) dont elle fait partie a failli à son rôle de chien de garde des intérêts des contribuables lavallois.
Cette sortie publique du chef de Parti Laval, Michel Trottier, faisait écho à l’enquête de la vérificatrice générale auprès du Bureau des grands projets et de la mention à l’effet que «rien ne démontre que le CE a approuvé le passage d’un projet à une phase subséquente». Ce constat, tiré de l’audit de cinq projets d’infrastructure majeurs, était assorti de la recommandation d’obtenir à l’avenir les approbations requises du CE ou revoir le processus d’approbation.
«En fait, ça ne dit pas qu’on ne l’a pas autorisé, mais que l’autorisation n’est pas documentée, nuance Mme Dufour. C’est bien différent.»
Elle précise que chaque mois, la directrice du Bureau des grands projets, Marie-Claude Le Sauteur, fait des présentations au CE sur le suivi des dossiers en cours. «Il n’y a pas de dépenses sans qu’un projet soit approuvé», rassure-t-elle.
Rien à voir
Par ailleurs, elle nie vigoureusement tout lien de cause à effet entre un manque de planification et la suspension du Complexe aquatique.
«C’est un raccourci intellectuel très rapide qui le sert très bien», poursuit Mme Dufour en parlant du chef de l’opposition.
Elle ajoute que «ce qui a mené à l’arrêt temporaire du projet, c’est une tempête parfaite au niveau du marché de la construction», rappelant la surchauffe alors suscitée par la prolifération des chantiers et un manque de main-d’œuvre dans la région du Grand Montréal. «N’importe quel projet aurait subi le même sort. Cela n’a rien à voir avec la planification», martèle-t-elle.
Surprise
Si Virginie Dufour reconnaît avoir été «surprise» par le rapport, c’est davantage par l’étendue des déficiences décelées au Bureau des grands projets.
«Il y a des choses qu’on s’est dites à huis-clos qui sont relatées dans le rapport […] des constats qu’on avait déjà fait. Ça va sans doute faire en sorte que ça se corrige plus rapidement.»
Cela dit, elle salue le travail de la vérificatrice générale qui a un accès privilégié aux services municipaux que les élus n’ont pas, glisse-t-elle au passage. «On veut qu’elle fasse ces vérifications-là pour nous.»
Enfin, Mme Dufour soutient qu’avec l’adoption du Cadre de gouvernance en 2015, son administration a insufflé une nouvelle culture d’organisation de projets à la Ville. «Avant, ça se faisait au gré du vent [sans] aucun suivi [ni] rien de normé. [Aujourd’hui] il y a une multitude de projets qui se font beaucoup mieux qu’avant», termine-t-elle.