La pièce de théâtre forum Le soleil n’oublie aucun village reprend du service à la salle paroissiale Saint-Louis, dans Pont-Viau, pour un soir.
Jouée au début des années 2000, la pièce de théâtre-forum écrite par Perpétue Muramutse est présentée ce jeudi 16 mars à l’initiative de la Revitalisation urbaine intégré (RUI) Pont-Viau.
Dans cette pièce, sept comédiens (Cindy Charles, Clifford Leduc-Vaillancourt, Jean-François Porlier, Joanne Degand, Joël Nawej Karl Itaj, Maya Hegetschweiler et Sonia Quirion) mettent en scène des situations quotidiennes de racisme.
Lors d’une répétition, les comédiens enchaînent des scènes se déroulant au travail, à l’hôpital ou, finalement, durant une arrestation policière.
Toujours actuelle
Jouée pour la première fois en 2004, la pièce a été présentée un peu partout au Canada.
Cette nouvelle mouture change seulement de comédiens.
Les situations dépeintes en 2004 sont les mêmes qu’en 2023; les dialogues n’ont pas changé.
Le racisme représenté paraît certes gros.
Certains dialogues paraissent si ridicules qu’ils font encore rire Perpétue Muramutse.
Malheureusement, ces scènes demeurent actuelles selon les témoignages des comédiens Clifford Leduc-Vaillancourt, Joël Nawej Karl Itaj et Cindy Charles.
Jean-François Porlier est un des comédiens de la production originale. S’il s’est questionné sur la pertinence de la pièce, «j’avais plein de témoignages de gens qui avaient vécu ça.»
Notamment, si la scène de brutalité policière était pertinente en 2004 et l’est encore en 2023.
Dialogue
Loin de pointer du doigt la société qui l’a accueilli, Perpétue Muramutse affirme que la société québécoise est assez ouverte parce qu’on «a la volonté de corriger la situation, on a la chance de pouvoir corriger».
C’est justement ce que permet la forme de théâtre forum.
La pièce se déroule en deux parties. Pendant la première moitié, les comédiens suivent un scénario.
Ensuite, le public est invité à prendre la place des comédiens et jouer la scène à leur façon pour «corriger» ces situations de discrimination raciale.
«C’est une forme de dialogue», renchérit l’autrice.
Jean-François Porlier qualifie l’expérience de «cathartique».
Cette forme de théâtre participatif, c’est «une façon de traiter un problème complexe de façon décomplexé», explique le metteur en scène.