Jusqu’aux dernières élections provinciales, la circonscription de Laval-des-Rapides était reconnue comme un comté baromètre au Québec.
À chacune des élections générales depuis la création du comté en 1980, les électeurs de l’endroit y avaient toujours fait élire le candidat du parti qui allait former le gouvernement.
En 2018, le député libéral sortant, Saul Polo, a rompu avec la tradition en conservant son siège à l’Assemblée nationale dans un nouveau gouvernement caquiste. Une victoire à l’arraché comme en faisait foi une majorité d’à peine 300 voix sur son plus proche rival.
Des cinq députés libéraux réélus à Laval il y a quatre ans, M. Polo est le seul à solliciter un renouvellement de mandat. Et bien que donné pour battu par l’agrégateur de sondages Qc125.com, le parlementaire a «confiance» de faire «mentir» les sondeurs et déjouer les «prédictions à nouveau».
Voici donc les candidats des six principaux partis qui brigueront les suffrages dans Laval-des-Rapides en vue du scrutin du lundi 3 octobre.
Saul Polo
Candidat du Parti libéral du Québec (PLQ), Saul Polo tentera d’obtenir un 3e mandat successif.
Ces dernières années, il était porte-parole de l’opposition officielle en matière d’immigration et de lois professionnelles.
Originaire de la Colombie, celui qui vit au Québec depuis près de 40 ans s’est notamment porté à la défense de la population immigrante du Québec au printemps dernier, défendant vivement la liberté de la langue parlée à la maison dans la foulée d’un débat opposant sa chef Dominique Anglade au premier ministre François Legault.
«Contribuer à bâtir un Québec uni, rassembleur, inclusif et riche de sa diversité culturelle et linguistique» est au cœur de son engagement politique.
Père d’un jeune adolescent de 13 ans, M. Polo porte depuis quatre ans le projet de complexe sportif de l’école secondaire Mont-de-La Salle dont il fait un enjeu électoral, un équipement évalué à plus de 30 M$ qui profiterait à l’ensemble de la communauté les soirs et week-ends.
Le député sortant s’est aussi beaucoup investi pour la sauvegarde des boisés du Trait Carré et du Souvenir.
Céline Haytayan
Porte-couleurs de la Coalition avenir Québec (CAQ), Céline Haytayan cumule plus de 20 années d’expérience en développement économique national et international.
Responsable des affaires corporatives internationales chez la multinationale Ubisoft depuis 2018, elle avait auparavant occupé le poste de secrétaire corporative adjointe et membre du conseil d’administration (CA) au sein de l’organisme de développement économique Montréal International, où elle a évolué pendant 14 ans.
D’origines québécoise et arménienne, Mme Haytayan détient une double formation universitaire en administration des affaires et en droit, siège dans plusieurs CA et est membre de nombreux comités consultatifs à travers le monde dont celui du Harvard Business Review, précise le parti.
Elle préside également aux destinées de la Fondation de la Chapelle historique du Bon-Pasteur (Maison de la musique affiliée au Réseau Accès Culture), à Montréal, et s’implique dans l’Opération Retour à l’école, une initiative de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Josée Chevalier
Candidate de Québec solidaire (QS), Josée Chevalier enseigne l’anglais depuis 20 ans au Collège Montmorency, là où elle qui s’est beaucoup impliquée dans le mouvement syndical tant à l’échelle locale que nationale. À titre de déléguée syndicale, elle a participé activement à deux négociations de la convention des enseignant(e)s de cégep, peut-on lire sur son profil en ligne sur le site de QS.
Issue d’une famille ouvrière, elle dit s’être rapidement intéressée aux droits des travailleurs et aux questions de justice sociale.
Mme Chevalier, qui a milité pour la gratuité scolaire et la hausse du salaire minimum, a aussi pris en charge le Comité Femmes de son milieu de travail et participé à la rédaction d’une politique contre toutes formes de violence à caractère sexuel. Chez Québec solidaire, elle a été élue représentante de Laval à la Commission nationale des femmes.
Josée Chevalier est titulaire d’une maîtrise en littérature anglaise de l’Université de Montréal.
Andréanne Fiola
Candidate du Parti québécois (PQ), Andréanne Fiola est bachelière en études de l’environnement de l’Université de Sherbrooke.
Malgré ses 22 ans, cette jeune militante en est déjà à sa troisième campagne électorale dont une seconde en moins d’un an.
L’an dernier, Andréanne Fiola avait sillonné le district municipal de Laval-des-Rapides sous les couleurs de Parti Laval – Équipe Michel Trottier.
Lors de ces élections municipales, elle avait surpris, terminant deuxième à seulement 62 voix du vainqueur Alexandre Warnet, aujourd’hui membre associé du comité exécutif de la Ville de Laval.
À l’âge de 16 ans, Andréanne Fiola adhérait au Parti québécois «pour réaliser son rêve d’un Québec vert et indépendant». Puis, après avoir «brièvement milité» pour la Coalition avenir Québec, elle a fait le choix de revenir à ses premières amours, notamment en raison des positions défendues par le Parti québécois en matière d’environnement, peut-on lire sur le site du parti.
Zied Damergi
Candidat du Parti vert du Québec (PVQ), Zied Damergi poursuit au Québec son engagement dans la vie publique et politique, lui qui s’était présenté aux élections dans son pays d’origine, la Tunisie, en 2011.
Son implication politique, dit-il, témoigne de son engagement envers la société et de son désir de laisser un monde meilleur aux générations futures.
Il a rejoint les rangs du PVQ car il s’agit, à ses yeux, du parti correspondant le mieux ses valeurs en matière d’environnement, d’écoresponsabilité et de justice sociale. Il milite pour la protection des espaces verts et revendique l’amélioration, l’accessibilité et la gratuité des transports en commun pour tous.
Détenteur d’un baccalauréat et d’une maîtrise en biotechnologie obtenus en Tunisie, Zied Damergi a poursuivi ses études supérieures au Québec, complétant une maîtrise en administration des affaires (MBA) à l’Université de Sherbrooke, puis un microprogramme en développement de produits pharmaceutiques à l’Université Laval.
Nicolas Lussier-Clément
Représentant le Parti conservateur du Québec (PCQ), Nicolas Lussier-Clément est de retour au Québec depuis peu, lui qui s’était installé avec sa famille en Floride pour fuir les «mesures sanitaires abusives du gouvernement Legault», indique le candidat sur le site du PCQ.
«Si ce n’était des efforts d’Éric Duhaime pour ramener la liberté ici, j’aurais, comme d’autres connaissances, cherché un autre endroit où vivre sans renoncer à mes libertés individuelles. J’ai toujours eu soif de justice et de liberté pour moi et pour les autres», fait valoir celui qui a «choisi de faire partie de la solution».
Nicolas Lussier-Clément est titulaire d’un baccalauréat en génie mécanique de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et d’une maîtrise en génie mécanique de l’École de technologie supérieure (ÉTS).
Il a notamment enseigné pendant quatre ans la gestion de projet à l’UQTR.
(N.D.L.R. L’ordre de présentation des candidats a été établi à partir des résultats obtenus dans le comté par leur formation politique aux dernières élections.)
Laval-des-Rapides en chiffres
- Superficie : 24,4 km2
- Population totale selon le recensement de 2021 : 9 530 citoyens
- Nombre d’électeurs sur les listes préliminaires : 54 587 électeurs
Aux dernières élections
- Majorité des voix obtenue par le député élu Saul Polo (PLQ) en 2018 : 271 voix
- Taux de participation aux élections de 2018 : 61,7 %
Limites du comté
La circonscription de Laval-des-Rapides est délimitée par le quadrilatère formé par l’autoroute Jean-Noël-Lavoie (A-440), l’autoroute Papineau (A-19), la rivière des Prairies et l’autoroute des Laurentides (A-15).
Un peu d’histoire
La circonscription électorale de Laval-des-Rapides a été créée en 1980 dans la partie centre-sud de l’île Jésus, qui correspondait au territoire de l’ancienne ville du même nom.
Depuis 1853, cette circonscription était connue sous le nom de Laval, laquelle avait été représentée pendant 21 ans à l’Assemblée nationale par le député libéral Jean-Noël Lavoie (1960-1981). L’ex-premier ministre du Québec Bernard Landry a été le premier député du nouveau comté de Laval-des-Rapides. Il avait élu en 1981 dans le gouvernement de René Lévesque.
Quant à l’origine du nom, la circonscription honore la mémoire de monseigneur François de Montmorency de Laval (1623-1708), premier évêque de Québec qui fut propriétaire de la seigneurie de l’île Jésus de 1676 à 1680 à l’époque de la Nouvelle-France. La seconde partie du toponyme évoque le courant rapide de la rivière des Prairies à la hauteur de cette circonscription, peut-on lire sur le site d’Élections Québec.
Bureau du directeur du scrutin
Le directeur du scrutin dans le comté de Laval-des-Rapides est Stéphane Simoneau.
Il occupe le Bureau principal d’Élections Québec au 1, place Laval, app. 110. Pour tout information: 514 232-8399.