Après huit ans à titre de député de la circonscription de Laval-des-Rapides, Saul Polo n’a pas été en mesure d’être réélu pour un troisième mandat.
Le candidat libéral sortant a été battu par Céline Haytayan de la Coalition avenir Québec. Celle-ci a terminé la soirée électorale avec 1053 voix d’avance.
Malgré sa défaite, M. Polo se dit fier du travail accompli durant sa troisième campagne électorale provinciale.
«Je ne retiens que du positif, affirme-t-il en entrevue au Courrier Laval. Avec mon équipe de bénévoles, nous avons cogné à près de 16 000 portes lors de cette campagne. Nous avons eu une belle réponse, mais il faut prendre acte du résultat et je reconnais le choix des Lavallois.»
Il ajoute qu’il ne prend pas cette défaite personnelle, surtout avec ce résultat serré.
«Je pense que si c’est resté serré aussi longtemps malgré un déclin de mon parti sur le plan national, c’est parce qu’il y a beaucoup de Lavallois qui m’ont soutenu au-delà des couleurs de mon parti. C’est une forme de reconnaissance d’un travail sincère, unique et authentique réalisé au cours des dernières années.»
Projets marquants
M. Polo avoue que sa famille a eu espoir de voir le scénario des élections 2018 se répéter jusqu’à la toute fin de la soirée. Lors de celles-ci, il avait tiré de l’arrière toute la soirée pour finalement battre la candidate caquiste Christine Mitton par 271 votes.
Cette victoire tardive, qui lui permettait de renouveler son mandat, lui a permis de plancher sur l’un des projets qui lui tenait le plus à cœur: la modernisation des plateaux sportifs de l’école secondaire Mont-de-La Salle.
«C’est clair que c’est l’un des projets dans lesquels je me suis beaucoup investi, note-t-il. J’aurais aimé qu’on puisse réaliser la conclusion du projet avant la fin de mon mandat. Je suis fier d’avoir aidé la mobilisation citoyenne.»
Son implication dans la préservation du bois du Trait-Carré fait également partie des contributions qui le rendent particulièrement fier. «C’est l’une des très belles réalisations que je vais garder dans mon cœur», affirme-t-il.
La suite
Maintenant que cette campagne est derrière lui, M. Polo assure que sa priorité sera de prendre un peu de repos au cours des prochaines semaines.
«Je veux me ressourcer, passer du temps avec ma famille et même me déconnecter d’une certaine façon de la politique, précise-t-il. C’était très demandant de la façon dont je me suis investi et j’ai sacrifié sur le plan personnel pour le bien collectif. Je veux prendre du temps pour penser à moi et me refaire une santé.»
Il ne «ferme aucune porte» quant à un éventuel retour sur la scène politique. Militant pour le Parti libéral du Québec (PLQ) depuis 2005, il croit toutefois que sa formation politique devra apprendre à «reconnecter avec un plus grand nombre de Québécois».
«Je dois dire que ma façon de travailler et de faire campagne était déjà assez différente de plusieurs de mes collègues. […] Je pense qu’il faut faire de la politique avec plus d’humilité, d’écoute et d’accessibilité. Il faut être capable de porter la voix des Québécois», conclut-il.
Profil
Né en Colombie, Saul Polo vit au Québec depuis près de 40 ans. Il a été le président du PLQ de 2012 à 2014, devenant ensuite le député de Laval-des-Rapides.
Ces dernières années, il était porte-parole de l’opposition officielle en matière d’immigration et de lois professionnelles.
M. Polo s’est notamment porté à la défense de la population immigrante du Québec au printemps dernier, défendant vivement la liberté de la langue parlée à la maison dans la foulée d’un débat opposant sa cheffe Dominique Anglade au premier ministre François Legault.