Laval est à la tête de la recherche dans le traitement d’un accident vasculaire cérébral (AVC) et d’un accident ischémique transitoire (AIT).
L’hôpital juif de réadaptation (HJR) de Laval, située dans Chomedey, s’allie à l’Université McGill et au docteur Marc Roig pour la recherche sur les AVC.
Les dernières avancées démontreraient que les entraînements fractionnés de haute intensité, mieux connus sous l’acronyme HIIT, auraient un impact positif sur la neuroplasticité du cerveau, soit sa capacité à changer, affirme Mike Trivinio, un physiothérapeute travaillant actuellement sur le programme d’AVC à HJR.
C’est une découverte importante, puisque les AVC seraient liés au développement des troubles neurocognitifs.
L’HJR a instauré un programme d’entraînement pour tous ses patients ayant subi un AVC.
Ce programme vise à protéger les patients d’un 2 e accident.
Selon Julie Piché, spécialiste en activité clinique à l’hôpital juif de réadaptation, 1% de la population ferait un AVC chaque année.
Pour la population lavalloise, cela représente de 3000 à 3600 personnes.
«Les deux tiers font un AVC ou un AIT avant l’âge de 60 ans», poursuit-elle. La cause principale serait la sédentarisation de la population.
Apprendre à bouger
«Il s’agit de remettre le système [cardio-vasculaire] en santé. C’est quelque chose d’épeurant pour quelqu’un qui a fait un AVC», explique Kimberly Singerman, physiothérapeute et cheffe du programme à l’HJR.
L’entraînement commence à l’hôpital où le patient reçoit un suivi personnalisé. Le but est de le guider dans cet entraînement cardio-vasculaire.
Le patient est constamment évalué. L’information est envoyée à un iPad pour qu’il visualise ses propres signes vitaux et son effort physique.
Chaque cinq minutes, un physiothérapeute prend ses signes vitaux.
Le but des séances est d’atteindre 70% de la capacité cardio-pulmonaire.
Cette zone est différente pour chaque patient, surtout que certains prennent des médicaments qui camouflent l’intensité.
Comme exemple, les bêtabloqueurs gardent artificiellement la pression basse. Ainsi, peu importe l’intensité de l’activité, les battements cardiaques restent très bas.
Quand le patient quitte l’hôpital, il a une feuille pour suivre son entrainement.
Arceli Padilla a fait un AVC cet été. Quand elle parle des progrès qu’elle a fait ces derniers mois, on sent l’émotion dans sa voix. Ses yeux s’embrouillent. La dame, qui était toujours fatiguée au bout d’une quinzaine de minutes, est aujourd’hui capable de pédaler pendant près de 30 minutes. Elle explique qu’elle a rencontré Amy Mackay, physiothérapeute du HJR, chez elle lorsqu’elle était «à son plus bas».
Centre du Sablon
Depuis l’automne, un nouveau programme est développé au Centre du Sablon, à Chomedey, en collaboration avec l’HJR.
«Le but ultime est que l’activité physique se poursuive dans la communauté», précise Adèle Vizcaino, physiothérapeute pour le CISSS. «On a travaillé avec le Centre du Sablon parce que c’est le seul centre adapté pour notre clientèle».
Ce qui distingue ce centre est que son équipement est accessible à une clientèle aux multiples limitations en plus d’avoir des entraîneurs spécialement formés.