Les experts de MétéoMédia anticipent un automne fallacieux. La saison nous enverra des signes qui mènent à de fausses pistes.
Trompeur
Les experts de MétéoMédia affirment que le Québec connaîtra un automne trompeur en 2023. Trois raisons expliquent cette situation.
En premier lieu, les grandes chaleurs ne se manifesteront pas. Ensuite, un faux départ de l’hiver est anticipé. Les premiers signes de la saison froide donneront une fausse impression. De plus, les tempêtes seront moins fréquentes, mais plus intenses.
«On prévoit moins de temps actif, mais ce sera à surveiller quand il y en aura, affirme André Monette, chef météorologue, par voie de communiqué. Septembre aura été intéressant au Québec avec des températures au-dessus de la normale. En général, ce sera un bel automne, sauf pour la mi-saison trompeuse. Cette séquence ne dictera pas l’allure de l’automne dans son ensemble.»
Températures moyennes
La forte crête qui permet aux grandes chaleurs de remonter au nord de la frontière restera confinée dans l’ouest du pays. Le Québec et l’Ontario resteront donc à l’écart, mais cela ne signifie pas que ces provinces seront plongées dans le froid pour autant.
«Même si on prévoit un faux départ de l’hiver vers la mi-saison, l’automne ne sera pas froid pour autant, poursuit André Monette, dans la même communication aux médias. Le Québec n’est cependant pas favorisé par un contexte atmosphérique qui permet à la grosse chaleur de remonter. Avec le coup de froid anticipé, on pourrait penser que la saison se termine vite, mais des températures douces vont revenir nous visiter.»
Faux départ
Les modèles indiquent que le Québec subira les effets d’un creux atmosphérique vers le milieu de l’automne. Ce contexte sera favorable aux descentes d’air froid.
L’arrivée hâtive de la neige pourrait laisser croire que l’hiver s’installe hâtivement cette année, mais il ne faut pas se leurrer.
«Les premières neiges arriveront légèrement plus tôt cet automne dans certaines régions, explique le chef météorologue de MétéoMédia. Ce n’est toutefois pas un préambule à l’hiver. Des accumulations sont même anticipées, mais ce ne sera pas en continuité d’une saison à l’autre. Pour éviter les problèmes, vaut mieux plus tôt que tard pour le changement de pneus et les travaux extérieurs.»
Précipitations
Dans la plupart des régions du Québec, les modèles n’anticipent pas de précipitations anormales. Les secteurs de l’Abitibi connaîtront une saison moins pluvieuse et moins neigeuse.
Toutefois, il faudra surveiller les tempêtes automnales qui frapperont un grand coup.
«On ne prévoit pas un automne arrosé, précise André Monette. Certaines régions auront moins de précipitations que la normale. Dans la vallée du Saint-Laurent, on prévoit une saison normale. Les systèmes seront moins nombreux, mais plus intenses. Lorsqu’il y en aura, ils seront à surveiller. Avec les changements de températures, des vents forts et des précipitations abondantes sont anticipés.»
El Niño
Un important facteur va influencer l’automne au Québec.
Depuis trois ans, La Niña a régné dans les eaux équatoriales du Pacifique. Au printemps dernier, un renversement de situation est survenu et le phénomène El Niño s’est rapidement installé.
Ce n’est pas de bon augure pour la Belle Province qui connaît une saison plus fraîche sous son règne. Les prévisionnistes apportent cependant quelques nuances.
«El Niño peut signifier du temps frais au Québec, estime André Monette. Toutefois, il ne faut pas sous-estimer le fait que l’Amérique du Nord est entourée d’eau anormalement chaude. L’influence du phénomène dépendra d’où l’eau chaude est concentrée dans le Pacifique. Si elle reste près de la côte, l’automne sera plus tempéré.»
El Niño et La Niña sont deux phénomènes qui peuvent exercer indirectement une influence sur l’allure d’une saison au Québec.
El Niño peut affecter l’eau de surface anormalement chaude dans le Pacifique équatorial tandis que La Niña influence davantage l’eau de surface anormalement froide dans le Pacifique équatorial. (C.P./IJL)