On a procédé au lancement de «La deMOIs’aile », un projet conçu pour améliorer l’estime de soi des adolescentes à l’école Poly-Jeunesse, le 24 janvier, alors qu’une quinzaine de filles auront désormais un nouvel espace virtuel pour extérioriser leurs pensées.
Dans un monde où les réseaux sociaux, la santé mentale et les relations consenties sont au cœur de la réalité des adolescentes, le blogue «La deMOIs’aile » offre aux jeunes femmes l’occasion de verbaliser leurs inquiétudes par écrit.
«Je travaillais dans une école secondaire comme technicienne en éducation spécialisée et je me suis rendue compte que l’image que les filles projetaient d’elles n’était pas nécessairement ce qu’elles étaient», explique Marie-Ève D’amours, fondatrice du site Internet, lors d’une conférence à l’école secondaire, dans Fabreville.
Marie-Ève D’amours a vu que les jeunes sont en constante quête d’identité parce qu’ils doivent faire face à l’opinion des parents, professeurs, en plus de la pression sociale venue des amis.
«J’étais une fille qui a eu de la difficulté en français pendant mon secondaire, mais malgré cela, j’ai toujours écrit en silence, confie l’initiatrice de «La deMOIs’aile ». Il y a quatre ans, j’ai parti mon blogue personnel et je me suis rendu compte que, quand j’écrivais, ça me faisait énormément du bien.»
Juste pour les filles
«C’est mon histoire et je la donne aux suivantes, raconte Marie-Ève D’amours. L’écriture m’a aidée à me libérer et je veux transmettre à d’autres femmes ce qui a fonctionné pour moi.»
La pression sociale, l’anxiété, la surperformance et l’image corporelle font partie des nombreux sujets qui touchent les adolescentes au secondaire.
Selon les étudiants à la maîtrise en psychoéducation à l’Université du Québec en Outaouais qui mènent une recherche sur le blogue, «l’écriture est plus utilisée par les filles pour gérer leurs problèmes d’anxiété ou de stress», souligne-t-elle.
«Quelques membres du personnel m’ont demandé pourquoi le projet était exclusif aux filles, mentionne Daniel Racicot, directeur de l’école Poly-Jeunesse. Je leur ai expliqué que la grande majorité des projets parascolaires sont pour les garçons. De plus, le blogue va servir à la communauté parce que les garçons vont pouvoir aller lire les textes et en apprendre davantage sur le monde des filles.»
Réponse positive
«L’impact positif du projet est vraiment la confiance en soi, avoue Mathilde Pradeloux, blogueuse depuis deux ans. Le projet m’a permis de montrer ma véritable personnalité et ne plus cacher qui je suis.»
«Le projet a été tellement bien reçu dans les écoles qu’il y en a qui sont allées chercher des commanditaires, mentionne Marie-Ève D’amours. Le projet est très bien accueilli parce que les filles vivent une transformation. Une étudiante a même dénoncé un cas de violence conjugale grâce au blogue.»
Créé il y a deux ans et demi, le projet se retrouve aujourd’hui dans quatre écoles des Laurentides et compte s’installer dans d’autres institutions à Montréal en 2020.
«Pour ma part, il y a eu des réactions différentes autant de la part des parents que des ados, mentionne la blogueuse Mathilde Pradeloux. Au final, les histoires sont très constructives pour l’ensemble de la communauté.»