Les Lavalloises enceintes bénéficient d’un service de soutien à travers le programme Ma grossesse avec le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval.
Depuis le mois de mars, le gouvernement a mis en ligne un questionnaire auxquelles toutes les femmes enceintes sont invitées à répondre.
Ensuite, le système évalue leurs réponses pour détecter des répondantes en situation de vulnérabilité. L’information est alors envoyée à une intervenante qui dirigera ces personnes vers des services appropriés.
Le but du service est surtout d’assurer un suivi médical de grossesse. En aidant les futurs parents dès la gestation, les enfants sont moins à risque d’avoir des problèmes ou de naître prématurément.
De son bureau du CLSC Sainte-Rose, Janie Gaul aide toutes les personnes enceintes et vulnérables de Laval.
Par téléphone, courriels ou textos, elle aiguille ces dernières vers le service qui répond à leurs besoins physiques et psychologiques. À date, c’est un peu moins de 700 dossiers qui sont tombés sur son bureau. Elle passe en moyenne 25 appels par jour et envoie d’innombrables courriels.
Au téléphone, Janie Gaule sourit et prend le temps de poser beaucoup de questions à une jeune femme enceinte. Elle veut bien cerner ses besoins. Elle lui suggère des programmes comme Olo.
La jeune femme a un revenu très faible. À travers ce programme, elle pourra recevoir des coupons échangeables contre des vitamines, du lait ou encore des légumes congelés. L’intervenante note tout ce qui lui semble pertinent pour bien suivre le dossier, jusqu’à ce que la jeune femme n’ait plus besoin d’elle. Janie prend aussi le temps de demander à son interlocutrice comment elle se sent, comment elle accueille sa grossesse.
Pas seulement de l’aide financière
Le programme Ma grossesse sert également à orienter les gens vers des ressources pour pallier des problèmes alimentaires ou financiers.
C’est aussi plus que ça. Janie Gaule accompagne les personnes vers les services médicaux appropriés. Elle estime que «50 % des femmes recherchent un endroit pour un suivi de grossesse. Ensuite, elles ont besoin d’aide à cause de l’isolement social. C’est égal avec l’aide financière.» Elle guide aussi les personnes vers de l’aide psychologique si elles se sentent isolées.
«L’autre jour, j’ai appris à une personne le 811 [le numéro d’Info-Santé]. C’était simple, mais la personne était très reconnaissante», se rappelle l’intervenante. Parfois, elle prend les rendez-vous ou contacte des organismes pour celles qui maîtrisent mal le français.
Elle raconte le cas d’une réfugiée, sans couverture médicale et sans moyens. Devant ces cas crève-cœur, elle trouve un peu de lumière. «Je suis dans le positif. Je me dis que je les aide là-dedans. »
Janie Gaule reprend le téléphone et fait le suivi avec une autre femme. L’appel est court. La femme déclare ne pas avoir de problème financier et ne vouloir que des renseignements pour une clinique de suivi de grossesse.
Or Janie sait que dans le questionnaire, la femme a coché qu’elle avait du mal à payer l’épicerie et le loyer. L’intervenante lui envoie un courriel avec les ressources pour le suivi médical. Elle y glisse aussi des liens vers des programmes d’aide alimentaire.
L’inflation fait mal
L’impact de l’inflation se fait sentir. Janie Gaule affirme qu’elle a de plus en plus de personnes qui sont incapables de joindre les deux bouts.
«Dans les dernières semaines, il y a une augmentation des personnes qui ne sont pas capables de payer l’épicerie, même si elles ont un revenu supérieur à [ce qu’on considère] faible».
Les papas aussi
L’intervenante réfère aussi des services pour les futurs papas. «On est chanceux à Laval, car il y a beaucoup de services», explique Janie Gaule. La Maison de Quartier Vimont offre des programmes et ateliers destinés aux pères et aux futurs pères.
Aux grands maux, les grands moyens
Selon une étude menée par CIRANO en 2017, 25% des femmes n’ont pas de suivi au 1er trimestre de leurs grossesses. Le premier trimestre est très important quant à la détection de maladies ou de déformations majeures. Un autre 20% n’a pas plus de suivi au 2e trimestre. Finalement, 3 % des personnes enceintes n’auraient aucun suivi au 3e trimestre. L’Organisation mondiale de la santé recommande au moins 12 rencontres de suivi prénatal.