L’administration Boyer implantera sur le territoire un parc en innovation agricole (PIA).
En août, le conseil municipal a adopté un règlement décrétant un emprunt de 5 M$ afin de financer les travaux liés à l’aménagement d’un incubateur d’entreprises agricoles dans l’est de Laval.
Sous la houlette du Service du développement économique, ce projet de parc s’implantera au nord de l’avenue Marcel-Villeneuve sur un terrain d’une superficie de 28 hectares situé à l’ouest du kiosque de la Ferme Forget.
Travaux
Système d’irrigation et de drainage, approvisionnement en eau potable et raccordement aux réseaux d’électricité et de télécommunications sont autant de travaux qui seront réalisés dans la partie zonée agricole de ce terrain municipal.
En zone blanche, bordant la voie de circulation, un bassin de rétention sera aménagé aux fins de récupération d’eau de drainage agricole et d’irrigation complémentaire.
Pour l’année en cours, le programme triennal d’immobilisations (PTI) prévoit une dépense de 1,7 M$ à ces fins.
Laboratoire à ciel ouvert
En entrevue au Courrier Laval, le commissaire agroalimentaire à la Ville, Michel Pitre, parle d’un «laboratoire à ciel ouvert».
L’objectif est de favoriser l’émergence de startups en mettant à leur disposition les conditions propices au démarrage d’entreprises innovantes.
«Un PIA, c’est comme un tremplin; on ne s’y installe pas pour 10 ans», explique-t-il tout en évoquant les quelque 300 hectares de terres agricoles remembrées au fil des ans par la Municipalité, qui pourraient éventuellement accueillir ces nouvelles entreprises le jour où elles prendront leur envol. Incidemment, le Plan de développement de la zone agricole (PDZA), adopté en 2016, identifiait déjà le projet d’incubateur comme un moyen d’accroître les surfaces en culture à Laval.
Ce n’est toutefois pas avant 2025 que les premières pousses donneront vie à l’incubateur agricole lavallois.
Projets innovants
Lorsque le moment sera venu de lancer un premier appel à projets, M. Pitre fait valoir que «le développement de nouveaux produits et denrées de substitution ou à haute valeur ajoutée» sera priorisé tout comme «la production biologique et le développement durable des pratiques agricoles».
La première cohorte devrait être constituée d’une douzaine d’entreprises investies dans la transformation de l’agriculture traditionnelle au moyen de nouvelles technologies de production et de nouvelles cultures.
L’incubateur abritera également «un pôle d’innovation bioalimentaire pour l’adaptation des techniques de conditionnement et de préservation d’aliments», poursuit le principal intéressé.
Relève
«Le PIAL [Parc en innovation agricole de Laval] va être un lieu de partage de connaissances et de transfert des acquis vers la relève du secteur», précise également le commissaire.
Parlant de relève, celle qui y graduera pourra toujours bénéficier d’un bail de location à long terme sur une des terres de propriété municipale. Une occasion d’autant plus intéressante, considérant que la valeur des terres agricoles a décuplé ces 25 dernières années au Québec.
Phases subséquentes
Trois zones distinctes cohabitent à même les 28 hectares de terrain où s’établira l’incubateur lavallois, dont une importante partie boisée qui couvre quelque 40 % de la superficie totale. Cette zone protégée, qui fait actuellement l’objet d’une étude de caractérisation, serait également mise à contribution à plus ou moins long terme, notamment à la faveur de la myciculture (culture de champignons) et l’apiculture (élevage des abeilles), apprend-on.
Quant à la partie du parc d’innovation située en zone blanche, elle profitera dans une prochaine étape au secteur de la transformation alimentaire.
Mentionnons que le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) et la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) agissent à titre de partenaires dans ce projet initié par la Ville de Laval.