Sous une trame engagée, le groupe de rock La Tragédie veut faire réfléchir son public aux racines québécoises et à ce qu’il est devenu aujourd’hui.
Le groupe est maintenant un quatuor formé de Clément Marengère à la guitare, Simon Labrecque à la basse, Philippe Bédard-Gervais aux percussions et David Atman aux textes et à la voix.
La Tragédie est d’abord l’idée du Lavallois David Atman qui s’intéresse à la littérature et aux lettres. Le groupe aux sonorités rock, folk et psychédéliques utilise d’abord ses instruments pour faire vivre ses textes. «Ç’a toujours été ça, la base de notre groupe», explique David Atman.
Rock en poésie
«La base de La Tragédie, c’était l’envie de chanter de la poésie», raconte David. Pour lui, le style musical de La Tragédie est avant tout fait pour «mettre de l’emphase sur le texte et la voix». Au départ, les membres n’avaient pas de formation musicale particulière, mais ont appris à travailler avec leurs instruments.
L’inspiration du groupe est tirée d’auteurs-compositeurs tels que Daniel Bélanger, les Colocs et Jean Leloup. Le quatuor tente de continuer la «vague» de ces artistes québécois dont les textes sont particulièrement mis de l’avant.
La musique est davantage un moteur pour leurs mots. « Ça crée un style qui est particulier à ce qu’on fait, ça attire l’attention. »
Les instruments sont aussi au cœur de la démarche artistique des musiciens. « On est particulièrement, pas intéressé par tout ce qui se fait de musique électronique, de machine et on espère créer un son qui est davantage pur, naturel […] À mon sens, ça trafique, ça enlève le coté poétique de la chose de travailler avec des machines ». Ils tiennent à se rapprocher de la musique d’autrefois, des racines du peuple québécois.
Ton politique
«On ne se gêne pas pour affirmer notre attache vers la souveraineté du Québec et la protection de la langue française», affirme David. Leur chanson la plus récente, Bûches-en-du-bois, raconte l’épopée des colons qui ont défriché le pays à la sueur de leur front. Le groupe voulait rendre hommage à «ceux qui ont souffert, qui ont défriché le pays sans système de santé, sans assurance-emplois, sans système d’éducation», ajoute David, «sans eux, on serait surement des anglophones aujourd’hui.»
L’appartenance du groupe à la langue française est très importante. «On est très enraciné dans la culture d’ici». Leur maison de disque, Pop Riot music, est américaine et les amène à faire des spectacles aux États-Unis.
«C’est un travail politique de ne pas avoir besoin de se limiter par nos frontières, de penser qu’on est moins bons que les autres […] J’ai aucune honte à me pointer là-bas et de chanter mes chansons en français.»
La Tragédie trouvent important de montrer l’existence et la force de la culture québécoise.
Tout en nostalgie
En plus d’être rebutés par les arrangements musicaux électroniques, les musiciens de La Tragédie se rapproche d’une certaine nostalgie des temps anciens loin de la technologie. Une de leur prochaine chanson abordera d’ailleurs les veillées dansantes d’autrefois.
Pour eux, ces sujets s’entremêlent alors qu’«on tente de faire accepter cette mondialisation. Si on pouvait tous parler anglais ce serait plus simple, mais en même temps, si on était tous pareils, je pense pas qu’on serait plus heureux», lance David.
Ces musiciens souhaitent réellement faire réfléchir leur public, car, selon le chanteur, leur musique est loin d’être festive.
Le groupe travaille maintenant sur de nouvelles chansons, dont une qui devrait arriver d’ici la fin de l’été et prévoit repartir en concerts aux États-Unis en 2023.