Jean Pascal sait d’où il vient. Et pour la première fois en 23 ans de carrière, il aura la chance de se battre chez lui, à Laval.
C’est finalement le 20 juillet, à la Place Bell, que Jean Pascal se mesurera à Steve Bossé. Certes, ce combat revêtira une grande importance pour la fiche et la carrière du boxeur lavallois, mais ce sera également un combat particulier, parce que Pascal se battra dans SA ville.
«Mes racines sont à Laval. Je suis un Lavallois pur et dur, martèle d’emblée le pugiliste de 35 ans. Je ne suis pas devenu Lavallois. Je n’ai pas déménagé ici. Je viens carrément d’ici!»
Jean Pascal habitait effectivement Laval-des-Rapides lorsqu’il a été initié à la boxe par son grand frère, Nicholson Poulard. Bien qu’il s’entraînait au Club de boxe Champions, dans le quartier Saint-Michel, à Montréal, sa vie s’est principalement déroulée sur l’île Jésus.
«Je prenais l’autobus sur le boulevard de la Concorde pour me rendre au Métro Henri-Bourassa», se rappelle-t-il. Les souvenirs de jeunesse de Jean Pascal sont encore frais à sa mémoire. Comme la plupart des jeunes garçons de son âge, il a touché au hockey, notamment avec les Sénateurs de Laval, dans le niveau Atome AA.
«Mon rêve était de devenir le premier P.K. Subban, relate Jean Pascal avec humour. Je jouais du gros calibre dans ce temps-là, mais j’ai arrêté une fois rendu dans le Bantam. À 5 pieds 2 pouces, 96 livres, j’étais clairement trop petit.»
Cette petite stature l’a incité à se lancer dans la boxe à l’âge de 13 ans. «Je voulais savoir comment me défendre, mais par-dessus tout, je voulais faire comme mon frère. C’était un exemple pour moi.»
Diplômé du programme Sport-études de l’école secondaire Georges-Vanier, Jean Pascal admet qu’il n’était pas un garçon particulièrement populaire, mis à part dans les cours d’éducation physique où il reconnaît qu’il était toujours le premier choisi.
«Je faisais ma petite affaire, raconte-t-il. Je m’entraînais beaucoup. Je me concentrais sur ce que j’avais à faire à l’école, alors je ne me tenais pas vraiment dans la cour d’école ou dans les couloirs avec les autres.»
Et lui arrivait-il de se battre?
«Sincèrement, non. Plus jeune, j’étais pissou, se confie-t-il. J’avais peur de manger une volée, malgré que je boxais. La bagarre ne m’intéressait pas. J’étais plus pacifique. Mais si on me cherchait, on me trouvait facilement.»
Flammèches à prévoir
Parlant de bagarre, il n’y a aucun doute que le combat contre Steve Bossé s’annonce rude et enlevant. Il y a lieu de croire qu’il s’agira de l’un des affrontements les plus intrigants des dernières années dans le monde de la boxe au Québec. D’un côté, Jean Pascal, ancien champion du monde, fort d’une fiche de 32-5-1 contre Bossé, qui n’a disputé qu’un combat de boxe en carrière, mais qui s’est servi de ses poings à moults reprises au cours de sa vie.
«Bossé sait se battre si l’on se fie à la carrière de hockeyeur qu’il a eue. Probablement qu’il s’est déjà battu dans la rue aussi», affirme à la blague Pascal.
Le boxeur souligne qu’il abordera ce combat comme n’importe quel autre. Cependant, l’inexpérience de Bossé dans un ring de boxe rendra la préparation un peu plus ardue.
«Je m’attends à ce qu’il tente le coup de circuit, dit Pascal. Il faudra que je me méfie des coups surprises. Tout peut arriver en boxe, c’est pour ça que j’aime tant ce sport-là. Même si t’as jamais boxé dans la vie, il suffit d’un seul coup de poing pour changer la donne. Une fraction de seconde d’inattention et je peux me retrouver en danger.»
C’est d’ailleurs pour ces nombreuses raisons que Pascal croit que les spectateurs en auront plein la vue, le 20 juillet.
«Ce sera plus qu’un combat de boxe, déclare le boxeur lavallois. Ce sera un événement sportif dont les gens vont se rappeler. On va donner tout un show. Je me sens choyé de vivre ça dans la nouvelle Place Bell. En espérant que le public lavallois répondra à l’appel en grand pour venir m’encourager.»
Un combat qui en prépare d’autres?
Jean Pascal estime qu’il fait encore partie de l’élite de la boxe au Québec. Les idées de retraite derrière lui, le boxeur désire ramener d’autres combats d’envergure dans les amphithéâtres de la Belle Province.
«Je ne veux pas paraître prétentieux, mais je pense que la boxe a besoin de Jean Pascal en ce moment. On vit un petit creux de vague, donc si je peux raviver la flamme des amateurs avec des combats spectaculaires, je serai heureux de le faire.»
Il ouvre néanmoins une petite porte en affirmant qu’il veut être reconnu comme le meilleur combattant québécois. «Je veux prouver que c’est moi qui domine les sports de combat au Québec. C’est mon défi.»
À l’heure actuelle, Pascal se concentre sur la boxe, mais il avoue avoir une attirance persistante pour les arts martiaux mixtes. Il est cependant conscient que ce n’est pas son champ d’expertise.
«J’ai jamais clamé haut et fort que je pourrais battre un gars de l’UFC dans un octogone, explique-t-il. Pour le moment, tout ce qui compte, c’est mon combat de boxe du 20 juillet où mon but ultime sera mettre la carrière de Steve Bossé sur la glace.»